Au large
01/05/2003 14:00:09
Je viens de me faire happer. Je bouquinait peinard sur le canapé, plongé dans un essai de concentration inoui, afin de distinguer la différence entre processus d'adaptation et d'acclimatation des organismes d'altitude. M'enfilant en même temps 5 albums de Pulp en vue d'une sélection draconnienne vers la playlist, et somme toute jusque-là peu encourageante (genre une demi-douzaine de pistes retenues sur 50). Je ne sais pas d'où est venu le sample qui m'a déconnecté complètement de ces activités en une fraction de microtime, de la fenêtre ou des enceintes, mais j'ai entendu une mouette. Pas la plainte pénible de la vulgaire rieuse de Gaston, ni le couinement strident du goéland aggressif à l'affut derrière le chalutier, mais le chant pointu de la mouette qui se laisse aéroporter dans les courants d'air ascendant, bercée sans effort au dessus des mats tangueurs aux câbles d'acier battant le métal. Shbing. Non mais comment retranscrire ici l'effet que ça me fait ? Non je vois bien le regard bovin blasé du lecteur hors-contexte. Qu'importe. Il faut que je me le mette blanc sur noir. La mouette. Le cerveau entier qui se mobilise pour ramener à la surface toutes les sensations du bord de mer. Le flux violent de l'iode sur le visage, cette fraicheur du ciel couvert qui fait jaillir les contrastes, ressortir la peau fripée des remparts bretons, comme un panier de crustacés posé entre les bites (je sens que je vais aimer cette phrase)(putain il faut toujours que je me casse mes propres ambiances, qu'elles soient fabuleuses ou pas), dégoulinant d'un varec caoutchouteux, luisant, crissant sous les bottes, avachi au rebord du clapotit portuaire. Respirer et courir sur le sable déserté des touristes, lèché par le sel, qui rabote les plages d'herbes folles caressées par la brise de la marée montante. Transporté d'un coup le long du littoral, marchant à contresens d'une départementale, le sac à dos trempé d'une pluie froide vengeresse, à la recherche d'un abri, d'un feu, d'un potage. J'ai laché mon bouquin. J'ai chargé d'un doigt Le Phare, et je suis reparti dans l'armor, l'émeraude. J'ai croisé les domes de Pleumeur-Bodou, arpenté les rues plongeantes de Ploudalmézeau, sillonné les bois de Huelgoat, j'ai tourné en rond, j'ai pas voulu partir. Comme à l'accoutumée, ça me reviens, et à chaque fois ça me frappe le moral. J'ai envie de voir l'océan, d'errer sur la côte la tente dans le dos, me poser au hasard, ouvrir oeils, oreilles, narines sur ce monde mobile et vivant qui me manque trop par ici. Je veux voir les nuages tomber dans la mer, et boire à la barbe des vieux loups leurs liqueurs grasses et marrantes. Je veux sentir le bois gonflé par l'écume, manger les fruits qui poussent aggrippés sur ses flancs, m'affaler sur les pierres d'un intra-muros souillé d'algues et de plumes, de fientes et de pisse, le soleil et de vent.
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Bring out your deads *clang*
02/05/2003 08:20:16
You are Jack the Ripper. Yours were some of the most brutal murders recorded in history--yet your case is still to this day unsolved. You came from out of the fog, killed violently and quickly and disappeared without a trace. Then for no apparent reason, you satisfy your blood lust with ever-increasing ferocity, culminating in the near destruction of your final victim, and then you vanish from the scene forever. The perfect ingredients for the perennial thriller.
You are quite the mysteriously demented?
Which Imfamous criminal are you?(fucking stupid but unavoidable test via Utena)
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L'indispensable panoplie du wireless moderne
02/05/2003 14:38:01
Complètement concentré sur mon sms, me voilà marchant sous la pluie fine en sortant enfin après 3 heures et demie de calvaire chez le dentiste. M'ayant tour à tour vanté les mérites de leur nouveau système de radio RVG, que regardez ça s'affiche direct sur le beau TFT tout neuf, rooh et puis on peut vous sortir un panoramique de votre mâchoire sur l'imprimante laser, blablabla. Oui non mais non moi je... aaargl ! Pris de furie, ils me poursuivent dans les couloirs, les trois praticiens se poussant mutuellement contre les parois pour m'atteindre en premier. J'esquive, je monte sur les appareils de stérilisation, j'en repousse un à coups de tabouret, en chope un autre par le col de la blouse, l'immobilise dans un coin avant d'une main lui injecter une dose de ce que j'espère être un anesthésique. Le troisième bondit, tente de m'étrangler avec le câble télescopique de la roulette, avant que je lui envoie au visage le contenu d'un tube de pate rose dégeux, oui celle-là même qu'on vous enfourne au fond du gosier afin de vous étouffer (avec votre accord). Les participants un poil calmés, le figé dans un moule à dents géant, le représentant Ikea et le... l'autre là qui est en train de se liquéfier dans une odeur d'ammnoniaque, je m'exprime enfin. Les gars, je connais, je suis justement le type qui vous a installé ça ya deux semaines, je viens juste mettre au point la procédure de sauvegarde. A la sortie de cette intervention sportive donc, je peste sur les gouttes maculant le portable, que j'essuie frénétiquement en bon maniaque des traces sur écran. Je me dirige vaguement vers l'abribus, ma quête de stabilité et de précision me fait m'adosser dans un coin. Je tapote habilement, envoie le tout, "crucrucruc" sadique de l'accusé de réception, hop je peux passer à autre chose. Je relève la tête vers la masse des passants qui passent, ils sont fort banals à un détail près : ils me regardent tous. Etant plutôt du genre à vouloir me fondre dans l'inaperçu, ce soudain intérêt m'incomforte léger. Boh ils me fixent pas non plus, mais leur regard me traverse systématiquement. Je commence à m'examiner discrètement, histoire de vérifier si dans la bataille un quatrième dentiste, jusque-là resté dans l'ombre, serait resté accroché à mes fringues. Mais rien. Je fais alors le geste commun à toute personne ne se sentant pas concerné, je me retourne. Je tombe alors nez à nez avec une paire de seins monumentale, qui sans complexe hébergeaient en leur creux ma distraite personne depuis bien 10 minutes. Ah oké. Pas de doute s'adosser à une peau hydratée rends bien plus agréable l'envoi des textos.
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Anticipation
03/05/2003 23:01:37
C'étaient des temps obscurs, tête contre lavabo traitée comme une râclure quand tu voulais. Et souvent tu voulais, j'en avais jamais trop tu donnais, tu donnais, et en bas, en haut..
Oui mais en secret, en secret, en secret, tu m'aimais bien.
Combien nous regardaient, ils bougeaient mais trop tard j'étais déjà par terre... c'était tout noir. Et c'est toi qui pansait et avec tant d'égards puis tu recommençais quand c'était marre.
Oui mais en secret, en secret, en secret, tu m'aimais bien.
Quand tout ça s'est fini, j'ai eu beaucoup d'amis je leur laissais penser qu'ils m'épaulaient. Je crachait sur hier, comme pour dire "ça va mieux" mais c'est dur en crachant d'éteindre un feu.
Car oui mais en secret, en secret, en secret, je t'aimais bien. En secret, en secret, en secret, on s'aimait.
Dominique A En secret
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Déleguons les responsabilités
06/05/2003 11:36:26
Suite à une crise d'amorphisme, de détachement du réel, d'exorcisme sentimental, d'expression graphique déportée, de refonte culturelle offline et surtout d'Urban Terror, je n'écris pas en ce moment. En revanche j'aurais aimé retranscrire ceci (post du 6/5/2003, le permalink se vautre dans un tas de 404). C'est terriblement simple et bien écrit, c'est magique et beau comme le sac plastique blanc qui tourne dans le vent.
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Chips & Goldenboyz'n'dahood
07/05/2003 08:11:54
Ok bon j'y connais pas grand chose, et je dois dire que c'est entièrement dû à mon contrefoutage total du sujet. Bien / Pas Bien, c'est mon problème. Ça ne m'empêche pas de savoir déchiffrer (un bien grand mot, une bête courbe x/y fait rarement fonctionner plus de trois neurones à la fois) une évidence même quand je cultive mon ignorance des pools financiers. Analysons ensemble les rouages complexes de ce graphique, pour cela je propose ici un schéma en 21 niveaux de rhétorique et de 14 sous-niveaux de synthèse chacuns, qu'on aurai intelligemment appelé SuperCassageDeGueule. Concrètement, depuis décembre 2002, l'€uro se la pète face au Dollar US. De plus en plus. Le fait d'être quasi-frontalier me fait entendre depuis tout petit une espèce de vieille hargne de la part des grandes personnes de mon entourage. L'anodine remarque mesquine relevée à chaque banquet pseudo-familial à l'encontre des individus, là-bas, outre-Rhin, qui font que boire de la bière et conduire des grosses voitures depuis qu'ils ont arrêté d'égorger nos campagnes et de violer nos bras. J'ai été personnellement bercé dans un purin de jalousie envers l'Allemand, au pouvoir d'achat resté longtemps si puissant par rapport à nous qu'il en redevenait presque criminel de guerre. "Eh tu te rends compte, ils viennent acheter chez nous parce que c'est moins cher". Un tel comportement aussi vil et fourbe, moi ça me transperce, vite on signe où pour la loi martiale ? Ce réflexe doit être maintenant assimilé malgré moi dans mon génôme, une mutation spontanée générée par le rabâchage déloyal des anciens. Par ce post, j'aimerai définitivement accoucher de cette bête maligne qui sommeille en moi, pour ne plus jamais avoir à sourire face à ce genre de courbe boursière en pensant immédiatement "HeHe on est plus forts qu'eux". Eurk. Va-t-en chien galeux, crève pourriture capitaliste. Non le seul point vraiment positif et important dans tout ça, c'est que plus j'attends, moins ce que je commande chez ThinkGeek n'empiètera sur le budget de mes futurs repas.
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Diane, t'es une fille bien
07/05/2003 08:49:29
Ô Captain, vous revoilà enfin... Ô Captain, je l'savais, vous êtes plus fort que les sirènes... Ô Captain, votre soleil de pixel irradie de nouveau ma fenêtre... Ô Captain, je savais que vous ne resteriez pas insensible à l'hélicoptère turque... Ô Captain, mon couvercle s'ouvre sur un monde meilleur désormais... Ô Captain, aujourd'hui, maintenant, toujours... Ô Captain, hahaha je lui ai pincé le doigt, je m'échappgrblbllrgrblgrlbrglbgbll*argl* Ô Captain, welcome back in fakeland with your fake friends... Ô Captain, allo papa tango charlie, je vous reçoit 5 sur 5...
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Ça va couper, j'ai plus de pièces
08/05/2003 13:56:26
Ce matin réveil à 8h30. Il n'existe pas de jour ferié pour les tortues, aussi le cognage stupide répété contre les parois du terrarium est une activité perpétuelle, du moment que le soleil est levé et qu'il commence à faire chaud. N'étant pas particulièrement rancunier envers une bestiole aussi tanche niveau Q.I., j'ai profité de ce saut du lit inhabituellement tôt pour faire autre chose que PC gnagnaaa tout de suite. Hop on prends la bête, un bouquin, et on s'installe en bas de chez soi dans le petit jardin privatif au soleil, cuicui pioupiou. Le reptile n'ayant pas vu un vrai terrain de jeu naturel depuis bien 3 ans, appartement au centre ville oblige, je lui doit bien ça. Elle bouffera à sa faim, et ça lui rapellera sa campagne presque natale. Humains, sachez qu'une tortue suffisamment gorgée de soleil, ça speed. Il suffit de 5 minutes d'inattention pour qu'elle disparaisse, planquée à 50 mètres de la zone que vous fouillez en priorité en vous disant "bordel, elle a pas pu aller bien loin cette bestiole, ça pointe à 2 cm/sec" (entendez au loin le *gniark gniark* moqueur du monstre qui se dit que finalement les bipèdes, c'est bien débile). Je livre ici deux techniques de traçage de Chélonien domestique, approuvées par le manuel des castors juniors : - La technique "Mulder" Bien pratique en terrain découvert, cette méthode permet un visuel direct de la cible. Sans gêner l'animal dans ses mouvements, elle perds en revanche toute crédibilité lors du passage en hautes herbes, où il convient alors d'appliquer la technique suivante. - La technique "On s'rappelle" Equipé de ce dispositif (convenablement chargé au préalable), il devient aisé de révéler la cache de la cible en lui passant un coup de fil (pensez à ne pas mettre en mode vibreur si vous tenez au sujet). L'inconvénient majeur de cette procédure se révèle dans le cas où le reptile s'achète fourbement un billet de TER, et passe dans un tunnel lors de l'appel. Certaines personnes reportent également le cas où le reptile téléphone à ses potes juste au moment où vous tentez la localisation. Il n'est pas rare qu'il ignore le double appel. Ainsi paré des éventualités, plongez-vous sans crainte dans vos occupations tandis que votre animal préhistorique se ballade librement et gaiement dans son milieu naturel. Un dernier point, dans la technique Mulder, faites fi des inconnus aux attitudes louches et paranoiaques qui se présenteraient à vous en pardessus. Ignorez leurs avances quand aux révélations d'informations importantes pour la sécurité nationale, ils bluffent.
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Petit dieu
09/05/2003 07:57:00
Hier soir sur l'yèrçai des bloggah, BenGrrr nous a présenté ak. Je tiens ici à faire taire toutes les querelles possibles et les rumeurs imaginables quand à l'animosité qui pourrait naitre entre un fan de chips et un fan de *huhu... hum* Pringles. Ce gars-là se rattrappe bien, puisqu'il fait l'éloge du Lipton Russian Earl Grey, thé qui se trouve m'être également préféré. On se chamaille pour de faux en query, on se passe des pommades respectives haha *tapote tapote*, et il me file un lien. Le bestiau dessine. Et il est ahurissament drôle. J'ai passé 20 minutes de pleurage de rire avec ces machins, à tel point que je suis pas loin de l'aduler d'avance pour ses futurs travaux. Je me devais de lui faire un post déjà hier soir, mais les piles de ma souris m'ont lachées en plein LinkPic. Rah. Il était tard, la neige dehors, le blizzard et les loups, j'ai déserté en remettant cela au lendemain. Hop du coup rectifié. Le plus injuste dans tout ça, c'est que je me suis permis de comparer son boulot à celui de Larcenet. Non pas que ce soit pas un compliment, mais je me met à la place de celui qui reçoit la remarque, et qui sous-entends une dépréciation par pseudo-copie du travail accompli. Enorme faute de tact de ma part (mais bon il était tard, les loups, tout ça), que je redresse par la même occasion. J'admire son boulot et je veux qu'il repeigne mes murs de ses conneries à la Bill Baroud (rah merde).
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Des stars, des bits, de la luxure
11/05/2003 09:23:47
En bas de chaque formulaire d'embauche de technicien informatique, il y a une clause en police 3(µm) qui stipule que l'on accepte le boulot à vie. Afin de savoir si vous correspondez au profil, les patrons s'adressent à des entreprises spécialisées en recoupements d'informations, en sondages et filatures diverses, chargées de faire un enquête sur votre relation avec le matériel informatique de votre entourage. Ne soyez pas étonnés si à la terrasse des cafés, vos potes se font engager conversation avec des types louches, qui leurs posent des questions comme "combien de fois vous a-t-il installé Windows chez vous ?", "s'y est-il repris à plusieurs fois ?", "en cas d'échec, a-t-il reporté la faute sur une quelconque incompatibilité matérielle ?", "vous a-t-il proposé un OS GNU alternatif ?", "a-t-il répondu à vos coups de fils pour dépannage régulièrement ?", etc. Une fois que vous avez les pieds dedans, c'est une étiquette qui ne vous lâche plus. Non pas que ça ne vous plaise pas de mettre les mains dans le cambouis binaire, mais il y a des limites de situations. Je me souviens d'un repas tranquille à la campagne en compagnie de Guybrush, un pote looser qui réussi pour l'instant dans sa vie (ça n'est pas incompatible), et qui avait invité son pote quasi-chirurgien (genre il lui reste 2 ans d'études, mais il pratique déjà) fort sympatique, qui au détour d'un "tiens, tu fais quoi toi ?" s'est empressé d'enchainer sur "ah ben tiens justement j'ai mon scanner usb qui chie, tu saurais pas d'où ça viens blablabla...", ce qui moi m'a valu de poursuivre sur un "ah ben tiens moi j'ai une valvule tricuspide qui est pas reconnue plug and play le matin au réveil, tu saurais pas si blablabla..." Bon ce que je décris là tous les pseudo-geek, même pas forcément très pointus, s'y retrouvent. Je me demandais juste si cette situation, même si je la critique gentiment, ne me manquera pas terriblement dans quelques années, quand les marmots seront capable de dépanner eux-même tout le matos de leur environnement domestique. Je ne me leurre pas sur un quelconque espoir de suivre le mouvement, bien trop rapide pour mon petit crane fatigué, donc pas rentable à booster cliniquement. Profitons donc de cette période porteuse pour se rassurer, comme je l'ai fait l'autre jour dans une réception mondaine d'acteurs super-connus. Non je n'avais pas ma carte, Nicole K. m'avait demandé de l'accompagner (l'excuse du recompilage de kernel n'a pas fonctionné, et puis j'ai pas voulu avoir de scène en rentrant). Me voilà donc assis sur le coin du billard, sirotant une menthe à l'eau, observant le monde par le monocle de l'aigritude, déconnant avec Brad P. mon voisin fin beurré et mort de lol. Il pointe un doigt moqueur vers Juliette B. affalée dans les plantes vertes et tente de me lancer un "pas cap d'aller lui taper la causette" (Brad est super timide). Je lui laisse mon verre, qu'il s'empresse de verser (Brad aime bien déconner) dans un trou l'air de dire "haha personne va rien voir", ce qui a pour effet de ruiner la moquette juste en dessous bien en évidence (c'était un snooker, Brad est un peu con aussi des fois). Je m'éloigne vers l'apprentie Nicolas le jardinier, qui se relève brusquement, ébouriffée et décorée de teigneux. - Salut moi c'est Patrik, mon copain là-bas il ose pas te demander de venir avec nous (je montre Brad, en train de se faire engeuler pas Harrison F. maitre de maison et proprio de la moquette), alors euuuh tu fais quoi dans la vie ? - Ben euh je suis actrice super-connue, et toi ? - Euh je suis dans l'informatique et... - Tiens justement j'ai des soucis avec mon scanner usb, tu pourrais me dépanner ? (en ayant un peu suivi l'histoire, il est évident que le coup de la valvule tricuspide ne pouvait plus fonctionner, aussi j'étais bien embêté) - Non en fait je déconne, je suis masseur professionnel.
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Précis, pointu, pas futé
12/05/2003 17:52:18
Rien que pour faire plaisir à quelqu'un, j'aurai aimé que ce soit 42%. Rien à voir, mais juste pour faire mon ptit con, j'ai rajouté un peu de mes références musicales dans la Subculture, en spéciale dédicace à l'excuse facile du "ouah j'écoute de tout" ou encore du "faire une liste ce serai trop long". Bien sur je suis pas prêt d'abandonner le remplissage.
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Il suffisait de demander
15/05/2003 17:35:21
Ni hacké, ni faké. Usage de force, stou.
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Ah, Venise
18/05/2003 11:34:51
D'abord, j'ai vu un gens qui à défaut d'être ennuyeux et stupide, conduit bien mieux qu'on veut lui laisser croire (mais bon qui panique un peu lorsqu'il faut m'appeler à haute voix dans la rue).
J'ai vu un gens énormément sur de lui refuser des chipster, ce qui au final permet aisément de souffler son piédestal.
J'ai vu un gens qui connait des secrets bien gardés, qui fait "HA-HA" à tous les coins de rues, qui entretient bien sa uselessness, qui a +12 en major failure, et qui attends, comme moi, parce que ça va pas durer.
J'ai vu un gens même pas ninja, qui veut faire des lancer de nains dans les convois de roller, qui est pareil qu'en faux, donc très bien, mais qui un jour commencera par le cidre.
J'ai vu un gens seulement par la fenêtre du portable, que ça me bouffe qu'on ait autant loosé sur le coup-là, mais que je le pourlècherait sans faute quand on sera tous reposés.
J'ai vu des gens déguisés en Lone Gunmen, mais dont seul un est capable de hacker les bornes de réservation UGC, du coup les deux autres sont repartis mater USS Nimitz et Tonnerre de Feu sur RTL9.
J'ai vu un gens jouer à Superman en soutane (mais bordel pourquoi ??), tandis que son pote a quand même vachement plus de classe, du moment qu'il a un katana et un GLock.
J'ai vu un gens torturé déguisé en CP&I, hurler dans sa tête, pleurer à l'intérieur du crâne, et sourir gentiment à l'extérieur. Un gens qui veut tout, parce que c'est légitime, parce que merde quand on en bave il faut des compensations. Ou pas.
J'ai vu colin-mayard s'éclipser puis revenir, parce qu'en fait c'était mieux ici.
J'ai vu un gens très prononcable se mordre le fond d'injustice, mais que la foi de la raison guide. Un des trop rares gens qui pense à l'autre avant lui, un gentil martyr, comme moi, sauf que lui c'est la première fois.
J'ai vu un gens qui sourit beaucoup trop pour être honnête, qui aspire (qui siffle ?) au status de Bernard Hinault, un bon bonhomme sans animosité qui gagne à être connu, sauf que là c'est déjà fait.
J'ai vu un honnête gens doublé d'un sécateur s'embourber dans le carpe diem, mais qui a un numérique non-amnésique, lui.
J'ai vu un gens trop profondément avant même que je sorte les flaps, con que je suis de pas freiner quand je gratte.
J'ai vu une faune trop sympatique, celle-là même qui vous donne envie de revenir, de s'établir, juste avant que le rappel de géographie vous foute un coup de piolet dans le dos.
J'ai vu la Mort se marrer et rammasser ce qui restait.
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Are you ok ?
19/05/2003 08:17:08
Feeling scared today Write down "I am ok" A hundred times the doctors say "I am ok" "I am ok" I'm not ok
Skin is crawling off Mopping the sweaty drops Sticking around for this shit Another day Another day Not another day
Pink pill feels good Finally understood Take me in your warm embrace I am trying I am trying
Eels Electro-shock Blues
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Les chats, c'est vraiment des branleurs
20/05/2003 12:00:05
Bon eh mine de rien, je suis pas la seule vieille bête déchainée des blogs que je lis. J'ai peut-être pas autant de poils, mais j'ai plus de griffes. Joyeuse révolution solaire, Satanic Kitten.
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Brêve de métro
20/05/2003 14:08:31
Je me note ici une très courte mais archi-essentielle maille de discussion eue avec mon voisin de failure, bavée dans un tronçon de "la ligne la plus useless de Paris". Fraichement pas réveillés, nous avons tentés de mettre un doigt gonflé sur ce qu'on pourrait appeler la limite de tolérance éthique, résidu suspect du peu de morale encore présente, appliquée au petit rebelle qui sommeille dans le compost de notre conscience. Plus clairement, et je ne vais parler que de moi histoire de pas faire erreur sur sa personne (et puis Kob t'as un blog tu te démerdes), il apparaît que je mène en fait une bataille de plus en plus égoïste et omniprésente, mais de plus en plus structurée et objective. A force d'épurer mon environnement proche des parasites que sont télé, bagnole, objets inutiles, fausses relations et autres pertes de temps micro-intéressantes, mes coups de torchons au départ prévus comme titanesques commencent à débroussailler sérieusement le terrain. Seulement voilà, effleurer ce que je n'espérait que vaguement à l'origine donne des envies de grandeur. L'exigence exhibe son sourire inquisiteur, et balance par grappes des phrases anodines mais terriblement attractives. Et si... Et si tout le reste aussi suivait le mouvement. Et si choisir sa culture était accessible. Et si changer de boulot devenait caressable. Et si, la distance devenue futile, les frontières s'estompaient. Et si tout bêtement, passant dans un coin au hasard des multitudes rues quadrillées, je me trouvait à l'unique carrefour par lequel je peux voir les arènes du futur... Wai je sais, avec des "si" on couperait du bois ( Agapi, si tu passes par ici tu peux me frapper aussi). Mais qu'il est frais de se laisser flotter sur les crêtes d'écume iodée façonnées non plus par le destin mais par soi-même... mais à ce stade le vent reste en poupe uniquement par la force de la volonté, et il n'y a plus grand monde pour surveiller les avaries dans la coque. Bonne chance pour trouver mousses et capitaines qui pensent comme vous (ou qui ne vous jugent pas) et les garder comme amis. J'en reviens à la notion de tolérance morale (parce que comme d'hab je fais des entrées en matières plus longues que le sujet en lui-même). Le fait est que je m'habitue à cette exigence autodéfinie, et que du coup les "principes" devenus tellements marginalisés sont difficilement applicables dans un référentiel social/économique commun. En bref : Comment s'occuper et vivre dans ce qui ne nous ressemble plus ? Ce qui induit : Quelle zone de développement personnel présente le moins de transgressions à cette limite aussi narcissique qu'arbitraire ? Et là, oh magie, les nuages se dissipent, car une fois que le cerveau obtu est échoué dans ces concepts, seuls deux choix se présentent : - celui de l'intégrisme passif, tout ce qui touche au domaine sensible est source de refus catégorique. En étant de toute façon à côté de la plaque, cet abandon ne gêne personne, on est ferme dans ses idées, on fini parfois à la rue mais heureux d'avoir vécu pour sa cause. Un honneur aussi majestueux que le Seppuku japonais, aussi respectable que de mourir assomé par un pigeon qui vole trop bas. - celui du conciliant faux-cul, qui fixe posément un quota de dépassements autorisés, quitte à se racheter par des moyens démesurés et masochistes. Personnages connus pratiquants ce sport : le colonel qui sauve un enfant, le politique qui donne la pièce, le curé qui va aux putes. On se disait avec le Kob que ce genre d'attitude fait forcément tendre vers l'abstrait, l'artistique, bref le torturé perpétuel. Bien sur que c'est tentant, encore faut-il travailler le talent, ce qui somme toute est franchement pénible quand on adhère à une troisième catégorie inédite : l'aigri paresseux. Moi je m'en fout j'ai choisi "mec discret qui fait un blog".
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Forks down, knives out
23/05/2003 18:01:38
Ce midi, j'ai nettoyé ma vaisselle (je raconterai passionément tout à l'heure comment j'ai ouvert la porte de mon placard). Oui c'est stupide de dire "faire la vaisselle", autant à ce moment là "faire ses fringues" pour s'habiller, ou encore "faire la chaine hi-fi" pour écouter de la musique. Voilà encore un dissuasif linguistique puissant pour faire fuir les élèves de français. Réservons plutôt cette expression aux gens qui se déguisent en ustensiles de cuisine à mardi gras. J'en ai profité pour calculer des probabilités ballistiques de perforation corporelle par glissé-tombé de fourchette dans le pied. Les résultats sont étonnants. J'en ai ainsi immédiatement déduit la source de mon problème d'installation de MySQL 4, une sombre histoire de socket à tendance suicidaire. J'ai enchainé sur une métaphysique du comportement monogamme, centré sur l'impossibilité personnelle de gérer le porte-à-faux sentimental, sorte d'intro-déclinaison sur une fidélité sans failles. Je me souviens avoir rebondi avec une réflexion sur les soucis écologiques de l'île de Pâques, maugréant à l'encontre du prélèvement intensif de la flore par la population (et bien évidemment du surpâturage ovin, mais merde faut bien bouffer quoi). Puis il y a eu l'Idée. Un truc qui n'aurait jamais dû m'être destiné, mais qui pourtant m'a frappé de plein fouet. Un échaffaudage théorique insensé, mêlant physique de pointe sur la diffusion des particules neutroniques, principes de gravité fondamentale au sein des noyaux fissibles, et axiomes informatiques d'identification électro-optique des muons. Le crâne en ébullition, les équations fusaient devant mes pupilles ultra-dilatées, je nageait dans un océan mathématique en perpétuelle reconstruction. Clair, limpide, je sentais grandir en moi la flamme qui a dû animer les grands cerveaux de ce siècle. Je pense à Ludwig Boltzmann, Mitchell Feigenbaum, et autre Luis Walter Alvarez ! Et soudain pouf. Plus rien. Plus rien du tout. La fourchette retombe sur le carrelage, la douleur se tait, me laissant dans un désert de silence mental et de chagrin intellectuel. Le calme neuronal du blaireau de base. L'habitude, en somme. Bon sang j'avais The Meaning of Life à bouts de bras ! La Vérité en poche ! L'Omniscience en vieux copain ! Alors depuis ce midi, j'erre dans l'appartement, me balançant sporadiquement à la gueule tout objet passant à ma portée. Plus c'est lourd, plus l'espoir est grand, mais rien n'y fait. Je suis couvert de bleus mais ma tête est vide. Bah j'ai MySQL qui fonctionne :/
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!classe
26/05/2003 12:57:03
Pas loin de chez moi se trouve une "école d'esthétique". Elle est apparemment super-connue dans le milieu, sponso l'Oréal Paris eu-Profechonnal et tout. Ça force le respect, hein ? C'est bien simple hop démonstration : je vous dis "école Mireille". Vous connaissez pas ? ben normal, vous êtes pas dans le milieu. Preuve par l'inverse, paf, l'école est super connue, C.Q.F.D. Lorsque le soleil fait comme un mickey daigne s'accouder au comptoir nuageux, et qu'un hoquet éthylique lui fait vomir ses rayons bileux sur la ville, systématiquement, je les croise. Alignées sur la jetée des marches de la proche résidence, telle une basse-cour à sang froid, verve piailleuse et idées volatiles, elles picorent leur déjeuner. Il faut se représenter le déséquilibre alarmant de la scène. Je résume : d'un côté une trentaine d'apprenties esthéticiennes/coiffeuses/visagistes/caissières, de l'autre, moi, la pointe de la mode masculine à pattes, qui doit affronter les 50 mètres qui longent leur perchoir. Silence. Poussière brune qui virevolte. Les "buissons-de-western" roulent devant moi sur le trottoir ocre désseché. Le vent chaud transporte un vieil air d'harmonica étouffé. Si il y a bien un truc qui me fait plaindre la gente féminine, c'est le regard du mâle anonyme dans la rue, avide et bestial, qui déshabille longuement et sans retenue. Ce sentiment de morceau de viande mobile et fumant qui je pense me ferait devenir dingue de paranoia (wai encore plus qu'actuellement). M'enfin je suppose que c'est un truc auquel on doit plus ou moins s'habituer. Mmmmbref. Toujours est-il que mes 10 secondes de traversée devant ce jury TELLEMENT qualifié est source d'une relative tension interne. Ce n'est pas lié à leur status, un jury d'apprenties-fleuristes me ferait le même effet, c'est juste le crépitement électrique de l'atmosphère "djeudjmeunt". D'habitude ça se passe bien, les gniark-gniark sont sobres et étouffés, et l'attitude "everybody's my friend" du chien suffit à occuper les regards. Mais là une phrase apparue dans mon dos est passée au travers de mon self-contrôle auditif. "Hmmm ça mériterait bien un coup de ciseau quand même là (gniark-gniark)" Arrêt. Demi-tour. Identification de l'emetteur (simple, celle que toutes les autres regardent, et qui peste sur la traitrise générale et imprévue de ses congénères). Sonic the Hedgehog ça vous parle ? Et bien repeignez sa crête 2/3 rouge et 1/3 noir horizontalement, attachez-le, et repassez ses lèvres en violet. Voilà mon bourreau. Non seulement mon "gnmgnmgnm" s'est transformé en un sourire inévitable, mais en plus le seul truc qui m'est reproché est mon bordel capillaire que j'affectionne grandement. Arf. Je vous adore toutes, tchao bisou. Voilà ce que c'est de ne pas lire mes posts dans le bon sens.
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Répétitions
29/05/2003 11:14:12
Jamais d'autre que toi en dépit des étoiles et des solitudes En dépit des mutilations d'arbres à la tombée de la nuit Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui est le mien Plus tu t'éloignes et plus ton ombre s'agrandi Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand fatigué d'errer moi sorti des forêts ténébreuses et des buissons d'orties je marcherai vers l'écume Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front et mes yeux Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidélité Ce navire à l'ancre tu peux couper sa corde Jamais d'autre que toi L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les barreaux vert-de-grisés Quelle évasion ! C'est le dimanche marqué par le chant des rossignols dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites filles en présence d'une cage où s'agite un serein tandis que dans la rue solitaire le soleil lentement déplace sa ligne mince sur les trottoirs chauds Jamais d'autre que toi Et moi seul seul seul comme le lierre fané des jardins de banlieue seul comme le verre Et toi jamais d'autre que toi.
Jamais d'autre que toi Alain Bashung
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Hole in da head
31/05/2003 16:39:01
Un écran pour chaque pc. Quelle qu'en soit la raison, ne pas fonctionner autrement. Les concessions, ça va deux minutes. Déplacer le 17" à chaque fois que veut soit jouer / programmer, soit écouter de la zik / mater des vids, c'est mal. Parce que rebrancher le bestiaux à chaque fois sous le bureau ça fait se baisser. Et même que des fois, il fait chaud. Alors on ouvre les fenêtres pour le petit courant d'air tiède. On les ouvre vers l'intérieur, c'est monsieur le menuisier qui veut ça. Parfois, le pc haletant s'installe à côté de la fenêtre, tel le chat stratège squattant le meilleur endroit. Et comme souvent dans mes mouvements, je me relève brutalement. Et le *chtock* sourd qu'on entends avant de hurler, ça surprend. Et le filet de liquide chaud qu'on sent ramper dans le cuir chevelu, ça chatouille. Et le coin d'huisserie que l'on maudit, distingué à peine les yeux embués par la douleur, roulé en boule par terre, les doigts agrippés dans le crâne. Et toute la rage qui déborde sur ce putain d'écran qui manque. Gnmgnmgn d'écran qui manque. Gnmgnmgnmgn. Gn.
Retour à l'actualité
Le compositeur de ce blog insiste lourdement sur le caractère gratuit, libre et volatile de ses partitions.
Toutes histoires de droits d'auteur et de propriété intellectuelle seront sagement reconduites à la porte.
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C'était mieux maintenant
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