Jöhan Feuts essaye d'embrasser l'oeuvre dans son ensemble. Il me recule dedans (normal), s'excuse n'importe comment puis regarde à nouveau.
Penchant la tête de côté, son bras gauche écarte dans le même mouvement son manteau feutré. Pendant que mes narines se gorgent d'exotisme, il farfouille dans ses multiples poches intérieures puis sort... attends non... retire le capuchon coincé par une fente à bouton... sort un marqueur permanent. Mitsubishi Pencil CO. LTD dénonce l'homme de goût, voire d'odeur. Je l'invite mentalement à redresser le chef.
A force de le mater accroupi à griffoner son panonceau, j'en ai oublié l'autre Jöhan et son désespoir coopératif. Maintes fois je lui doigte mon petit plan, souligne de mes sourcils inquiêts le numéro de la ligne. En internationnal gestatif, ça doit vouloir dire que c'est important. Et lui me sort son porte-yeufs, son passeport, sa femme de Georgie qu'il va retrouver en passant par Bilbao. Mais putain mec expliques moi comment tu veux... Bon, j'esquisse vite fait un semblant de métro, trois roues, quelques raytracing sur la carrosserie et perce les douze feuilles de support par mon gros "5", appuyé encore par mes mimiques frontopoilues.
AUS-TER-LITZ, gros.
Ah, Jöhan a fini, et la foule découvre le titre chié de ce qui pour moi ressemble à un baby-foot à un seul barreau, sans joueur, au terrain long de quarante cinq centimètres. Concept.
« »
Jöhan me cogne discrètement les côtes et chuchote en accent slovaque "Gare de l'Est ?"
Oh les gars, non, quoi.
Précipité à l'arrache vers le seul coin vide de la salle, je me poste sur l'unique carreau noir de ce paradis blanc Carolin, et sautille sur place pour attirer l'attention. Je crie un truc sérieux et tout le monde se couche, mais mes paroles n'avaient aucune importance, pomme d'amour.
Ainsi prend fin le 296è post des chips et de la cosmophysique.
[pas mort pour rien] shoutcast du mois, neige dans les bois.