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Où l'on est sensé en apprendre plus sur les patates et les systèmes quantiques.
La vérité se situe au milieu de tout, gros.
Haïku lorrain

L'étroit capital [extented BBC remix]
01/08/2004 14:18:51
Snif. J'ouvre la porte à clé, et dans ces moments où le théâtral devrait prendre le pas sur la réalité, je vois une herse vert de grisée s'abattre violemment. La chaleur, la pression, le manque de chips, qui faut-il vraiment savater à coups d'espadrilles comme responsable de cette page blanche ? Et dire que j'ai ennuyé SenSe13 par bunny jumps concentriques pour qu'elle me cède absolument du papier pour le trajet, persuadé à l'habitude de ma rentabilité scribouillarde. Ridicule. La face engluée dans la vitre, j'évalue la célérité du train à un demi mot par heure. En quelque sorte, j'ai dû sous-étalonner ma réactivité au premier pas posé sur la moquette du wagon. Mmmh en fait je suis toujours en limite de sous-activité, calibrant mon APM en fonction de la température ambiante, résultat je fais flipper les Pounk en montant nonchalamment dans les véhicules sur le point de partir. Le mouvement coulé des guichets jusqu'aux portières doit surprendre et je passe pour un pourri de moule, alors que mes dépenses d'énergie sont juste optimisées en temps de crise estivale.

Les jours s'enchainent bien trop rapidement, mêlant bouches et bulles adorables, noires, alcoolisées. La ville chante encore et encore son mantra charmeur sous un soleil putassier. La psychose des chats semble même atténuée. A l'heure de me retenir, Bruxelles n'a même pas eu besoin de mentir. Les nuits s'enveniment crescendo, la lycanthropie se mélange à la star académie (argh), la roadmap établie en commun avec cramoisi a l'air de tenir les lacets. Finale au sommet, le Barbecue's Box de l'éblouissante Pandale, où les célébrités défilent en Serge Tacchini et autre Johnny Versace. La presse people aura retenu la montée des marches des esthétiques (mais armés jusqu'aux dents) Bass.line et Neimad, couple homosexuel qui ne trompe personne hein, faut pas me prendre pour une buse j'ai bien vu que bass piquait des fraises des bois (edit scoop : il paraîtrait même qu'elle attend des jumeaux). Crépitement des flashs sur Kek, planqué derrière les merguez à faire son faux timide, et juge incorruptible des performances culinaires de Somebaudy, maître martial de la cuisson des abats armé de sa pince à deux mains (+12 brochette backstab - coup critique par projection d'allume-feu). Le reste de la jet-set belge n'en fini plus d'être sympatique, les poissons frétillent de joie au contact des slips, et...
Dans un accès de lucidité, je referme Flair en tremblottant. Mais de quoi on parle là ? Une soirée réussie, voilà tout. Okay on s'en va, colmatons au maximum la dépressurisation. Un dernier regard sur le tas de gens biens, avec mention spéciale découverte pour la Triplebuse qui déborde de gentillesse et de discrétion, toujours accordée avec l'ambiance, une perle souriante qui mérite de réussir son summer tour avec brio. Décollage.

Vers d'autres rues, d'autres gens, l'autoroute grumeleuse défile sous les pneus de Toutankh tandis que Naque ronronne endormie à l'arrière. Ça va aller. Là j'aurais besoin d'un mot pour combiner "repu mais toujours affamé", "j'aurai voulu donner plus", "les gens c'est chouette mais c'est trop loin", "j'ai pas encore été assez clair et ouvert", "je pense trop", "j'ai envie de chips". Cet adjectif pourrait s'écrire " abrogzlafleu ", il pourrait se transformer en verbe par vent fort, prendre un "ë" au pluriel, et être prononcé au féminin uniquement en position du poirier savant (c'est à dire la tête en bas, mais en lévitation). Il serait chouette ce mot. Je vais faire un tour et le jeter au visage des nancéiens pour tester.

[pas mort pour rien]
Chris Cunnigham & Aphex Twin | Marc-antoine Mathieu

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Hast du problem ? Geh weiter !
08/08/2004 19:38:21
A l'heure où certains enchainaient les étapes à travers le monde, il est d'actualité économique que de préférer les destinations régionales. Aussi, dans un désir expérimental toujours plus accru, PatrikRoy et son fidèle Baldrick a.k.a. GraniniKwisatz on tenté leur première LAN-piscine, concept novateur du One Frag = One Crawl. Inutile de faire un bilan K.I.A., les mutilés de guerre étant bien trop nombreux, ceci dû à la setlist de choix nous ayant maintenu en éveil sans effort :
  • International Online Soccer
  • ProBall
  • Q3Pong
  • Return to Castle Wolfenstein : Enemy Territory
  • Trackmania
  • Urban Terror 3.6

  • On aura noté également la présence de la wasse du Pinbot, raaah lovely flipper, de types qui se prennent des baffes, de quelques parties de lancé de poulet sous gnnniiii counter-strike (l'indifférence traine un rail d'injures sur... bref ), ainsi qu'une exposition fabuleuse d'empilement de bouteilles dans Morrowind, sous la tutelle de Maraboo créateur de la secte.

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    En allant me faire climatiser au ciné ce matin (je salue au passage Alain Chabat, super crédible en roi Arthur), je me suis courageusement autorisé un parallèle interne entre les radios et les blockbusters. A savoir qu'il devient naturel de ne pas faire attention à ce qu'on voit ou entend, du moment que la compréhension générale l'emporte. C'est le gag du panneau "prison" de Dupontel, comme si utiliser la bande passante basse du cerveau était suffisante. Passer cinq fois le même morceau en quatre heure, et une majorité des gens ne le remarqueront pas, puisque c'est une musique "de fond".
    Ce fond m'ennuie car il n'incite pas l'entrainement grisé, et il serait énorme de croire que l'homme civilisé a besoin de se détendre par ce biais. Savoir qu'on ne teste pas la validité d'un arc en tendant un peu la corde pendant trois secondes, ni celle d'un cheval en tapotant l'encolure, ne doit pas être si fatiguant que ça pour les lobes même en plein film "reposant". Passer des groupes ou des morceaux inconnus ne doit pas stresser l'être humain tant que ça, quitte à ce qu'il demande autour de lui, qu'il communique, qu'il s'informe, qu'il démarche. Et qu'on ne me dise pas que ça casse l'ambiance. En revanche ce sont ces petits détails nivelés sur le compte du "faut pas trop en demander à nos petites têtes" qui peuvent vous pourrir la fin d'un post. Eh ouais, dès que je fais dans le compréhensible, on s'emmerde vite. Ben contre toute attente pour les waves & movies c'est pareil, la classe c'est de réfléchir et de se creuser le citron.
    Un peu comme Lova Moor.

    [pas mort pour rien] Magnatune World & Classical

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    Prenez la dans vos rimes
    17/08/2004 16:50:57
    Je la vois tous les jours, je n'vais pas à côté;
    elle est avec sa bière ou avec un café,
    des fois avec un type qui ne désarme pas,
    qui la travaille au corps sans bien savoir pourquoi.
    Elle se tient, elle a l'air de tout enregistrer
    et de se laisser faire, elle dit oui sans compter
    elle dit oui, mais bientôt elle est seule à parler
    et c'est à ce moment qu'elle semble s'éveiller
    elle parle à des gens qui n'sont pas là.

    Je n'ai jamais pensé l'aborder, le matin
    on ne pense pas à ça, je suis toujours surpris
    de la voir là comme si ça n'était pas rituel
    comme si l'habitude n'avait pas de prise sur elle.
    C'est elle qui est venue à moi, me demander
    si elle pouvait s'assoir un matin, à côté ;
    j'ai vu de près ses yeux qui souriaient, ses ridules,
    ses beaux cheveux plaqués et d'emblée, elle m'a dit
    "je parle à des gens qui n'sont pas là".

    "Si je dois faire le compte de ceux qui restent en moi,
    si je m'arrête à trois, trente vont débarquer,
    et ne partiront pas avant d'avoir causé,
    tous ces gens qui n'savent pas que je les ai quittés...
    ...je n'les ai pas quittés, mais je n'le savais pas
    et ça les amusait, ils étaient bien en moi,
    et il faut leur parler, à tous, un mot gentil
    et il y en a assez pour causer toute la vie :
    je ne parle qu'à des gens qui n'sont pas là".

    Elle m'a dit qu'avec moi c'était facile pour elle
    que je n'étais pas là, que c'était pain bénit
    un corps comme le mien avec toute cette absence
    un sexe avec des mains bâti sur du silence
    un édifice muet, facile d'y entrer,
    facile d'y revenir, et facile à quitter,
    quelqu'un à qui parler même quand il n'est pas là
    puisqu'il n'y était pas quand on l'a rencontré.

    Elle ne parle qu'à des gens qui n'sont pas là.
    A ceux qu'elle ne voit plus et ceux qui sont comme moi.

    [extented]
    Quand elle aura tout dit, quand elle aura trouvé,
    je la verrai blanchie le matin au café
    attentive à des lèvres qui ne remueront pas ;
    un qui n'existe pas, enfin bien plus que moi.
    Ballotée parmi ceux dont elle a lentement
    choisi la contenance, affinés depuis peu,
    tendue sous la charpente d'une langue sans verrou
    elle dance, se balance et me crie :
    "je parle à des gens qui n'sont pas là".

    A ceux qu'elle ne voit plus et ceux qui sont comme moi.


    Elle parle à des gens qui ne sont pas là
    Dominique A

    [pas mort pour rien] l'essence des T.I.C.

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    Cabrón
    30/08/2004 16:06:57
    Je vlamme la porte, quittant la Hourmerie et sa nature compliquée.
    Le retour à la tangente devrait se faire plus rapidement que prévu. Je brasse les mots dans le vent chaud, tel un K. Dick et son Yi-King. De nouveau descendre ces escaliers bio, aux traverses de chemin de fer en sapin, fixées à des sardines de compétition, que le gravillonné bicouche assoit de ses forces.
    Ce n'est vraiment pas très très intéressant.
    Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? On continue la mission, pardi : croire que les gens sont dépassés. Les amener par le colback au-dessus du puit, les lâcher dans le vide (bien regarder leurs yeux quand ils tombent), pour les ressortir tout mouillés.
    « Bah alors t'as vu t'es pas mort, mais moi si. Comment t'expliques ça ? Hmm ? »
    Allez tous égaux, volatiles polaires, se frapper les membres en rythme et se baisser à l'unisson.
    EVITEZ-MOI CE FREESBEE !

    [pas mort pour rien] Tom Barman's Any way the wind blows

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    Musashi - Eiji Yoshikawa
    31/08/2004 18:19:04
    Je voudrais commencer cette assimilée-critique par un geste élégant, sportif, voire athlétique. Je me saisi de l'intégralité poilue d'un sanglier de quatre ans et demi (par les pattes, façon lapin de Garenne) et avant que sa colère ne rejoigne sa surprise, je frappe autant de fois que nécessaire l'occiput calviteux du professeur Reischauer, auteur de la quatrième de couverture de mon édition. Hey, je suis pas non plus radical, je choisi un sol meuble afin que s'enfonce progressivement l'hérétique sous les coups répétés de poitrail rèche. A chaque percussion s'envole un doux "gruik", issu de l'expiration brutale de la bête, résultat évident du changement de volume thoracique. Pour peu que l'esprit s'évade allégé pendant l'acte, la parallèle sonore avec un tapir en peluche est automatique (un cycle complet sera une série de cent).

    Ces deux volumes reliés de huit cent pages m'ont été balancés à la tronche sans que vraiment je me souvienne d'en avoir quémandé le parcours. Certes, un vieux "c'est fabuleux" d'olivier rémane dans ma tête, mais c'est tout ce dont je dispose.

    « On pourrait dire de La Pierre et le Sabre que c'est l'Autant en emporte le vent du Japon. »
    Non mais faut vraiment qu'il aille pas bien. Comme si boire un saké chaud sur le parvis d'un temple zen équivalait à s'avaler un jus de tomate en se faisant décoiffer sur sa terrasse. D'accord, on peut prendre ce roman à la légère, c'est la voie la plus rapide, la plus facile, la plus compréhensible.
    En gros, l'histoire d'un djeunz qui veut devenir samouraï, qui hésite perpétuellement entre se chtôsser avec un maximum de gens, histoire de rentrer dans le Guiness Book of records de 1620, et entre se laisser tenter par les miaulements chastes mais menstrués d'une wasse en obikini.
    Haha ok, pas mal ce bouquin, on a bien rigolé maintenant je vais parler du livre que le présentateur n'a peut-être pas senti.

    Musashi raconte la progression spirituelle d'un homme vivant au Japon médiéval. Au-delà des détails historiques foisonnants, c'est toute la mécanique arborescente de ses choix qui est mise en scène. Je renonce complètement à analyser le principe, mais la magie résulte d'un fait : on croit suivre l'élévation vers la sagesse d'un personnage, quand en réalité c'est nous-même qui ressortons grandi d'un chapitre. Là où le juste chemin crève d'évidence, c'est sur soi que la prise de conscience prend effet. Que ce soit contre un maître martial ou contre un simple clou rouillé, le combat de Takezò transcende de leçons et d'expériences.
    Et puis, brodel, il y a ce style, quoi. Affrontement, personne ne bouge, en un haussement de sourcil des têtes tombent, le dôjô est innondé de sang, et le héros soupire absorbé par le vol d'une locuste vers le couchant. La classe.
    Par ce paragraphe je viens de ruiner la volonté de dépeindre la majestuosité de cette oeuvre. Trop porté sur le steak. Bon, j'essaye un ultime rattrappage bourré d'artifices typographiques pour forcer le respect.

    « L'énergie de ce livre est un cercle autour de soi, le mirage d'un horizon fuyant, protecteur. »

    Bon, jamais je ne serai même la tong d'un samouraï.

    [pas mort pour rien] Eiji Yoshikawa - La Pierre et le Sabre / La Parfaite Lumière

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    Le compositeur de ce blog insiste lourdement sur le caractère gratuit, libre et volatile de ses partitions.
    Toutes histoires de droits d'auteur et de propriété intellectuelle seront sagement reconduites à la porte.



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