Back Home
Où l'on est sensé en apprendre plus sur les patates et les systèmes quantiques.
La vérité se situe au milieu de tout, gros.
Haïku lorrain

Fiche S.P.S. IKEA n°8 : les dangers méconnus de l'ingestion d'une ampoule 45W
01/05/2004 19:56:30
« Maintenant, représentez-vous la souffrance comme une boule blanche, d'une lumière aux vertus curatives. »
Je débarque en faisant claquer les portes coupe-feu contre le crépi jauni. Non mais c'est COMPLETEMENT n'importe quoi. Je gesticule furieusement à l'adresse du meneur, invoquant tantôt l'intellect d'un balais-brosse, tantard l'incrédulité à se foutre des baffes (martyr way-of-life). J'ai beaucoup mieux que ça voyons !
D'une main plongeante dans les tréfonds d'une de mes multiples poches, je fais remuer bruyamment mes clés, fais semblant de me perdre, histoire de faire monter la pression "mais qu'est-ce qu'il va nous montrer ?". Ah tiens je vais leur faire le coup des doigts qui ressortent ailleurs, comme dans un bon Looney Tunes, parce que bon faut bien rigoler aussi. Tiens ce bout de tuyau à l'opposé de la pièce semble parfaitement adéqugnnnnnnnhaaan ! (héhé) Coucou ! Bleblebleble... ma main est là-bas 'gadez... haha. Bon. Cette ville est bourrée de petits marrants.
J'exhibe brusquement le quart restant de mon repas de midi au fromage, en meuglant un "tadaaa" d'ambiance victorieuse. Subjugués qu'ils sont. Au fromage. Ouaip. Je laisse un temps aux regards d'impuissance lancés en direction du chef de meute afin d'user définitivement son stamina de crédibilité, et j'attaque.
D'un coup de dents affuté, j'ablationne la housse du sandwich d'un morceau de papier alu protecteur. L'ex-déjeuner parabole de ma paume imprécise vers la fente des déchets organiques du container de recyclage. Qu'on se rassure tout de suite de par les gargouillis spongieux perceptibles, sa chute a été amortie par les bras fraternels d'un intestin grêle attentionné.

Il est ici nécessaire, pour une meilleure compréhension de l'article, de faire un rapide résumé du trajet oculaire des spectateurs hébétés. Donc hop : porte - engeulade - poche - embouchure d'aération - moi - jambon/fromage - poubelle - moi. Tout est calé on reprend.

De mes puissants bras compresseurs j'écrase sans pitié la feuille d'aluminium un peu grasse. Je la roule entre mes paumes et m'en saisi par le pouce et l'index. Un aller-retour du sujet devant l'assemblée fini de captiver son attention. D'une voix forte et décidée, j'harangue les visages blêmes, tandis que l'animateur s'enfuit en pleurant.
« Voici la source de vos problèmes. Regardez-là, cette petite boule de métal froissé imparfaite, creusée des même sillons que sont les gouffres de vos terreurs. Certes, vous pouvez tenter les armes conventionnelles, la blinder d'autant de médicaments que prescrits, aux effets ridiculement soporifiques. Alors je teste devant vous, je la plonge dans l'azote liquide, voilà, plouf. Hey wai rien ne se passe, le mal n'est qu'endormi. La boule est intacte. Idem, brûlez-la de toute la force d'une thérapie de charlatan, elle n'en souffrira pas (mais bon là je peux pas vous montrer il me reste qu'un poignet valide).
En revanche, regardez-moi, je la réduit. Au fur et à mesure, je referme ses crevasses, telles les blessures béantes de votre passé. Minutieusement, j'efface les excroissances douloureuses, j'égalise sa surface. C'est un travail de longue haleine, mais voyez comme tous les soucis, uns à uns traités une fois pour toute, rendent l'intégralité solide, étanche, construite. Voici votre personnalité ! Guérie, forte et étincelante !
Bon ok, maintenant, si la forme ne vous plait pas, rien ne vous empêche de modeler le truc selon vos gouts hein. Tenez je vais vous faire un hippocampe pour illustrer... Qu'est-ce que vous dites de ma méthode, hein ?»
Tandis que je m'attèle la langue pendante à un play-doh finition T-1000, un tapotage doux me caresse l'épaule. Un gros type à l'expression gentille me tend un doigt vers le paper-board.
"Sourds et muets, même combat - Pour une généralisation des téléphones mobiles avec transcripteur sémaphore - Un exposé du Dr. Mffggh"
Doucement, je donne l'ébauche marine à Jabba, lui indique de continuer, et arrache le premier extincteur à ma portée. D'un geste nonchalant, je dégoupille la sécurité, et entreprend de me remplir cul sec le gosier d'une mousse dioxydée salvatrice.

Nonos.jpg


Life by the hole of a fortune cookie
17/05/2004 20:29:29
Un peu crispé, le regard perdu suite à l'effet twighlight zone, je me met à reculer imperceptiblement, à la manière d'un gros matou coincé au bout d'une branche devenue trop étroite. Allez ça suffit, An Tym, time stop. Je fais un demi-tour inertique, avant de m'engluer illico dans le rideau en plastique. Gosh mais c'était vachement plus proche que prévu en fait.
Un individu lambda situé de l'autre côté de la barrière translucide pourrait instantanément me comparer à un poisson nettoyeur d'aquarium (plutôt Ancistrus que Labre, à cause des excroissances au niveau du menton) qui imiterait un gamin la gueule collée à une vitre dégueulasse, qui lui-même tenterait une grimace déformée pour ressembler à un type ventousé à un rideau en plastique par surprise. Hmm je dois taper en biais là, j'ai l'impression que mon curseur est déjà passé par ici. Bref. Petit coup d'oeil vertical, j'isole mentalement la poignée de la fermeture éclair, m'en saisi, et la fait coulisser dans un zouip parfait - onomatopée que j'envie immédiatement au niveau labial.

Franchissement.
Il est évidemment inutile de refermer derrière soi. Des ombres se dispersent, soudainement affolées, et dans l'air poussiéreux aux mouvements couverts par le bruit plaintif de chaque latte (si si), les petits yeux blancs planqués clignotants commencent à chuchoter. Je m'époussète nonchalamment les épaules en faisant mine de regarder ailleurs. Peu à peu les habitants sortent des coins tels de petits lapins curieux, puis viennent me renifler les yeux. Je feinte l'attitude caractéristique qui m'a valu l'appellation "batavia détendue" chez les Navajo, et lentement l'environnement reprend ses habitudes comme si je n'étais jamais apparu.
Bon sans vouloir faire l'aigri, les mains cambrées sur les hanches, j'imaginais ça en beaucoup moins bordélique. Un Leroux enragé aurait déchiré ses manuscrits avec les dents s'il avait tenté de faire évoluer silencieusement un fantôme de l'Opéra ici, se prenant quatorze fois les pieds dans ces monticules de seaux en métal tordu et autres manches à balais en équilibre. J'étouffe mes pouffes en pensant aux enquêteurs abasourdis poursuivant Erik maladroitement emmêlé dans un tas de cordes, gueulant des gerbes de jurons avant de perdre l'équilibre et de s'écraser dans un décor de cuisine en contreplaqué. Hihi houhou. Hum.

En longeant le dédale de couloirs, les scènes deviennent limpides. Des marionnettistes s'activent, seuls audibles sont les cliquetis des baguettes relayées aux trois-huit sept jours sur sept. Les chefs d'orchestres accompagnent, tonnent, pimentent, adoucissent. Aucune langue autre que la musique, et tout semble se dérouler sur des roulettes. Pour ne pas m'exploser la tête sur une représentation physique de l'espace que je ne pourrais pas recevoir, je décide de rester à cet étage, observer juste mon environnement.
C'est déjà pas trop évident en fait. Ça reste supportable tant que les spots ne se passent pas en extérieur, car sinon la cacophonie devient terrifiante. Les différents courants sonores des possibilités sont déjà nombreux lorsque mon perso est seul, alors en société... et voir les options traverser la peau, la plus puissante prendre le dessus, c'est un peu se voir léché et manipulé en image par image par des langues colorées. Le corps est soupesé, secoué, retourné au gré des vents acoustiques, et le sens du viol buccal prend ici toute sa puissance. Chouette.

Je commençais à ouvrir bien trop la bouche, le visage sournoisement comblé dans une béatitude naïve, lorsque j'ai vu mon metteur en scène s'agiter (une espèce de reptile poilu aux tentacules mauves, très surfait), le spectacle commençant effectivement à devenir complexe à gérer. La fille en surexposition était clairement en train de basculer dans notre sens, et une douzaine de souffles différents donnaient le ton des volontés contradictoires et autres directeurs d'actions multiples. Un désordre apparemment déstabilisant à mort pour mon puppet master débordé des ventouses (je comprend pas, ça m'arrive tout le temps *sigh*). Voyant ses appendices pris de panique tournoyer n'importe comment, je m'écartais sagement des trajectoires, histoire de garder au moins un oeil fonctionnel en cas de débordement. Dans mon recul prudent, je n'aperçu pas la viole à roue posée contre le mur (Erik, si tu me lis, je t'entend te marrer d'ici).
La plainte de l'instrument percutant le sol fut originale. Un *kwakpiouyouuuu* atroce s'accordant à peu près sur l'effet de la Boss PS-3 intitulé "porte de frigo s'ouvrant violemment sur bichon maltais". Le regard impuissant de monsieur Tatayet me renseignait aussitôt sur le degré d'irréparabilité de l'évènement. Ensemble, nous avons suivi des yeux la vapeur éthérée encore tournoyante au-dessus de nos faces se précipiter à travers le décor, droit sur moi (enfin l'autre). Bizarrement, les autres concurrentes n'essayèrent même pas de lutter face à l'absurdité totale de l'intrus. Douées de bipédie, elles se seraient sûrement installées en cercle autour du sujet pour fumer une clope devant "un bon moment de détente". Voici ce que nous vîmes : un PatrikRoy hagard se saisissant d'une de ses chaussettes entre les incisives, courant à quatre pattes dans la pièce autour de son interlocutrice interloquée, tout en hurlant a capella qu'un ouragan était passé sur lui, qu'il avait tout emporté... ou balayé le passé... enfin bref tout un tas d'autres paroles complètement insensées. Bondissant soudain en vrille carpée à travers la fenêtre ouverte, il finit sa course dans une benne à cartons recyclés en contrebas, un rire nerveux à la Bull-Toutou accompagnant sa chute grotesque.
Dans les coulisses des dimensions, personne ne vous entendra vous foutre des baffes.

Nonos.jpg


Tongue-tied
24/05/2004 20:13:34
hunting_bears

catch_the_mouse


Perdu, ce ne sont pas les seins qui m'ont d'abord sautés aux yeux.
Pando est décidément délicieusement terrifiante.

Nonos.jpg


Sur la paille
30/05/2004 22:35:57
golden_pot\o/ rainbow \o/

(avec une private dédicace au dwarf)
(mais en fait ça n'a pas vraiment de rapport)
(hmm, je sens le post inutile)
(et sinon, aujourd'hui 31 mai, l'après-midi sera couvert voire bruineux sur l'ensemble de la région d'Anuradhapura, Sri Lanka)

Nonos.jpg

Retour à l'actualité
Le compositeur de ce blog insiste lourdement sur le caractère gratuit, libre et volatile de ses partitions.
Toutes histoires de droits d'auteur et de propriété intellectuelle seront sagement reconduites à la porte.



Root
Root
Observations
Observations
Root

C'était mieux maintenant