Les mitrailleuses à shots c'est chouette, mais pour rester en bonne santé photogénique, sortir des marques et des sentiers repérés, c'est un peu la diététique du diaphragme. Mais il existe un piège. Un raisonnement au bas des tripattes me pousserait à griffonner, en transe, sur le coin du paper-board de l'assemblée générale de Tricatel d'avance conquise "la qualité des instantanés est inversement proportionnelle au nombre de clichés". Réflexion somme toute répandue, mais qui s'écroule dès que l'oeil numérique atteint le poids en troc d'une petite berline. De la même manière, je suis persuadé qu'avec un Guy Degrenne de compet' , une côte de charolais nervurée au maximum, carbonisée au four, s'entame à la force de frappe d'une petite mite, et dans l'élan la planche, la table, le carrelage, la dalle préfa, l'armature métallique et le béton de propreté. A bord du Nostromo, seuls les couteaux en plastique sont tolérés. C'est par ce genre de déduction que parfois l'évidence vous saute à la gueule.
Issu d'un objectif exceptionnel, les vieux restes du happy meal d'un enfant malade en contre-plongée s'expose à la Galleria degli Uffizi dans la semaine. Aller se chercher la plus conne des bêtes batavias à l'épicier du coin, celui qui donne un nom à chacune avant de vous en céder la larme à l'oeil, c'est autant renaître gustativement qu'une seule photo arrachée à un après-midi de guet.
Bon là ça va plus.
* PatrikRoy sépare les sujets à l'aide d'un schlass à huitre
Soit je trouve par terre un reflex numérique digne de me fournir des épreuves de qualités sans flash, soit je ressort le vieux manuel armé au noir et blanc, et là courage.
Penser aussi à se faire de vrais commando-fresh-badou, histoire de rappeler à l'organisme que la bouffe ingurgitée fut vivante dans son passé proche. Car le bonheur d'un vrai festin naturel pour papilles peut dépasser le coït.
Sur ce, je m'en vais mordre dans un plat de moules et filmer la scène.

Dans les vapeurs toxiques d'un vendredi soir mérité, deux chats tigrés identiques sortent d'un soupirail. Des trams se croisent dans le frottement élastique de leurs pneus distendus, une plainte en latex sonore à l'adresse des voyageurs compressés. Bien que Nathan Jones se ridiculise dans mes oreilles, le spectre acoustique environnant s'aplati dès qu'un enchainement de trois notes, toutes sources confondues, s'apparente à Hunting Bears. Je sors donc mon téléphone.
J'aurais bien tout fait pour rester peinard ce week-end, vraiment pas besoin de voir du monde, ou alors par le réticule d'un Panzerfaust, lancé en Lemming dance du haut d'un clocher. Piaf et pigeons m'accompagneraient dans l'envolée, slow-motion du plus bel effet, avant qu'un SR-8 m'arrache l'oeil gauche. Qak qak qak... qak qak !

Mais non, j'accepte l'abreuvoir. Les pintes tinguent, I'm out, et l'alcool flood. Loin de moi l'idée d'être ingrat, je profite ce soir de mes amis. Caty d'abord, addicted aux plaques de chocolat, qui revient enfin de loin dans sa Renault vingt-et-un enneigée. Appréciable de voir qu'aucun préliminaire n'est nécessaire à l'entente. Mathieu flotte également dans le panorama, et de sa barbe émoussée par l'Affligemce, donne des coups de truffe à son calice le long des bandes appointées. Les soupirs sont longs et plaintifs, mais l'ambiance chaleureuse. Une pensée pour Amélie qui dans la foule a expédié ses affaires coupantes, affutées sur ordonnance. Agoraphilie aux effluves alléchantes, elle reviendra si on y pense. Si on y pense.

De plus belle, les évènements s'enchaînent en altitude. Les Vosges conifères, aux branches prisées par les mains balladeuses, que la sueur englue de sa sève affleurante. Relaxation maximum en Cheneek-end improvisé. Tout est si léger... Agnieshka et Olivier sont des acteurs en osmose à chaque pièce, je m'adapte à leur rythme, leurs mimiques, et les batteries se rechargent. Les chiens nettoyent les oreilles et les chats les carreaux, tandis que dans l'effort allongé nous regarderont en boucle la canicule espagnole.

Ça n'est pas lâche que de se brancher sur le secteur, sans s'émouvoir pour autant. Plus tard on rejoindra Manu, fraichement dans le cul, mais au visage serein dans ses reflets houblons. L'ensemble se termine, plutôt trois fois qu'une, où secoué entre les rails chromés je roule à travers les villages endormis. Les fenêtres sont des cibles luminescentes, derrière chacune se cache le bonus d'une histoire. Je voudrais presser à poings fermés les sonnettes multiples, et qu'une fois reflétée la douceur sur mon crâne alors nu, les portes claqueraient successives comme autant de parties gagnées. Je rejouerais ma chance encore et encore, transporté sur un plateau par l'infinité des trajectoires.

De retour chez moi, je remplis d'un jet mon interface monochrome par un masque filtré des gens et des situations. Je savais déjà ce que je voulais retranscrire, la mélasse des noeuds inaltérables du multivers rampant sur les plans temporels. Ces étoiles scintillantes à l'inertie définie, figées comme les paillettes dans une balle magique translucide. Comme si pour une fois le choix m'étais offert, je saisi une ligne parallèle à conter. J'intitule le truc "bandana split".

Suggestion de présentation.

Je voudrais ici publiquement m'excuser auprès de Free pour mon attitude effrontée. J'aurais pourtant longtemps débattu avec mes nombreux moi-même pour identifier la cause la plus juste à défendre, mais rien à faire, j'ai choisi la facilité, l'orgueil et la vanité.
C'est au détour d'une Dgeorges Killian's roussie par le soleil pré-maraîcher d'avril que la décision est tombée, je vais être définitivement pénible. Je refuse en bloc la nouvelle formule de Chips & Cosmophysique que m'offrait royalement mon hébergeur. Un truc simple, rapide, pas chiant à sauvegarder : une base MySQL avec 6 posts en tout, pas de referer, et des commentaires d'il y a 6 mois. Un festin pour le ouaibmasteure troutesque qui m'habite, mais nan NAN il a fallu que je veuille à tout prix remonter ma sauvegarde perso sans attendre patiemment qu'ils me fournissent les clés d'un buisness plan d'enfer.
Alors tant pis pour moi, revoilà sur les écrans la version usée et mal écrite d'un blog honteux. Un texte pouilleux sur fond noir écrit trop petit, voilà bien l'évident archaïsme d'un esprit figé et irratrappable. On ne fera pas grand chose de cette bouillie préhistorique, et je peux dire que là-haut, dans le carré V.I.P. des têtes pensantes du groupe Iliad, on se moque de moi énormément.