One Week = Six Pix | It's a positive, positive world
01/02/2004 01:20:02
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Ma petite Enterprise (a échappé à la crise)
04/02/2004 21:34:07
Une paire de chaussures de sécurité dévalent l'escalier métallique. Pour l'association bruit-idée, seule l'acquis doit être responsable de la vision quasi-immédiate d'un tas de casseroles au cul d'une Chevrolet de jeunes mariés. Prochain sujet du bac scientifique option biologie : "Décrivez l'assimilation des publicités dans l'inconscient collectif, et l'impact sensoriel qui en découle. Pour votre étude, vous êtes autorisés à ouvrir les volets de votre salle d'examen à l'unisson (sample de Prokofiev joint en annexe)". En arrivant à fond en bas du colimaçon, le contremaître freine d'urgence dans les graviers (bruit de m&m's - on voit du jaune, du rouge) et s'arrête net. Il était temps, un boitier flat de cd aurait du mal à passer entre son nez et celui du chef de chantier, affichant une moue interrogative.
- Vous... *arrh* vous... *arrh arrh* vous m'avez fait demander m'sieur Eurk ? (oui c'est son vrai nom, dans le BTP, le pays d'origine peut se révéler aussi étonnant qu'inconnu) - Ouais, l'archi m'a mis au courant que vous aviez fait la bascule... (il se dégage du tas de cailloux subitement apparu à ses pieds) - Ben m'sieur, tout était prêt, on s'est dit qu'on gagnerait du temps pour la phase de test. - Bah c'est pas que vos ayez mal fait les gars, mais bon apparemment il aurait aimé être au courant, voire être le premier à fouler son terrier. Bref, ça a l'air de tenir le coup, rien à signaler ? - Baeuh non... le plombier à ouvert les vannes de la redirection, tout a l'air de bien se remplir dans le nouveau bassin. - Mmmh donc c'est définitif, je dis aux paysagistes de changer la pancarte pour "cosmochips.free.fr/blog" ? - Ouaip chef.
Le capo se recule de quelques mètres, afin d'embrasser du regard l'édifice dans sa totalité. Une glissade sur une canette de Kro et trois câbles électriques mal évités plus tard, le voilà debout, une jambe pliée sur un tas de glaise, la paume en visière, tel Thierry la Fronde avec un casque de chantier. Il hèle : - Hep Roland ! Ce sont pas des nouveaux commentaires que je vois là-bas ? - Si si, en fait, l'objectif du nouveau moteur est assez fourbe. Il parait qu'il faut qu'on se rende compte de rien à première vue, mais que l'utilisation révèle peu à peu des petits détails qui changent la vie. - Ah ouais comme par exemple le MouseOver qui déconne sous IE... plutôt malin. - Bah il dit que maintenant qu'il est sous Firebird, il s'en "feuge la taupe". Enfin vous savez ce que j'en pense chef, ça va le titiller jusqu'à ce qu'il craque, qu'il répare ou qu'il vire. - Ce qui est habile aussi, c'est qu'en fait s'il avait rien modifié du tout, on verrait pas la supercherie. Pas mal le coup du nouveau blog qu'on voit pas. Machiavélique. - Et comment donc. - Et comment donc qui, mon petit Roland ? - Et comment donc Eurk !
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Numérologie et boudin blanc
10/02/2004 16:03:52
D'un regard de basset hound empantouflé, le menton posé sur l'aluminium gelé, je compte les voitures qui s'engouffrent sous la passerelle. La flèche d'une grue pliée dans un convoi exceptionnel me rase les pieds d'un mètre cinquante, et les turbulences ne font même plus voler mes cheveux : je les ai lâchement abandonnés sous les lames de ciseaux zêlés. Un frisson s'enroule autour de mon cou nu, et mes épaules retombent dans un soupir perdu. En croisant aussi vite les yeux de tous ces conducteurs, l'entrainement est automatique. On se jetterait bien en saut de l'ange sur un turbo daily pressé, un car scolaire dégeulasse de sel, une vieille supercinq toute fière d'avoir vaincu la côte du Zenith. D'une aisance aussi effarante que face à un Mûmak en pleine charge, on se redresserait habilement juste avant le contact. Agrippé à un bonhomme Michelin en plastique, bondissant sur le toit profilé d'une nacelle de Magnum 480, serpentant parmi les multiples antennes CB, on s'installerait confortablement. Le sourire constellé de papillons de nuit, on se laisserait emmener ailleurs, loin dans l'europe du nord... ou alors jusqu'à la première sortie de la Sapinière, si vraiment on a la lose jusqu'au bout. Mais tout ça c'est n'importe quoi. Je me pèle le cuir en plein vent. Je viens de rempiler pour 6 mois de Nancy. Et pour 300 ou 400 gneuros de plus qu'en étant libre de mes activités hebdomadaires. Je vais me prévoir tout de suite un mass-mailer à destinataire unique, avec comme texte automatique envoyé quatorze fois par demi-heure "Ça va te servir plus tard, c'est parfait pour la suite, tu as bien fait". Allez, si la plaque du prochain véhicule se termine par 54, je saute.
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L'acteur français d'entreprise
19/02/2004 17:15:45
Dominique : Je revenais du travail, personne ne m'attendait. J'abandonnais mon travail et quelqu'un me survenait. Je reprenais mon travail, ce quelqu'un s'ennuyait. Je revenais du travail, et seul me retrouvais. Je revenais du travail, personne ne m'attendait. J'abandonnais mon travail et quelqu'un me survenait. Je reprenais mon travail, ce quelqu'un s'emportait. Je revenais du travail, et seul me retrouvais. On m'enlevait mon travail, plus seul je me sentais. Je recherchais du travail, là, plus tout seul j'étais. Je recherchais du travail, "où je suis ?", il faisait. Je renonçais au travail, qui alors m'ignorait. L'appartement de taille à être intimidant, pour l'homme seul me poussait à chercher du travail, qui maintenant m'attends et m'attendra longtemps. Qui maintenant m'attends, et m'attends, et m'attendra longtemps.
Françoiz : Je recherchais du travail, nul autre n'y croyait. Je recherchais du travail, pas assez snob j'étais. Je renonçais au travail, "tu dors trop !", il faisait. Je renonçais au travail, toujours plus seule j'étais. Lalala lalala lalala lalala... Lalala lalala lalala lalala...
Dominique A Le travail
...pour tous les amis (michael, damien, blandine, and so many more, huge familiy) qui continuent la lutte, et qui n'ont pas lâchement abandonnés.
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Le Grand Frison
25/02/2004 20:11:37
Poussée par une rage hippique, la mystery machine pétarade gaiement à en réveiller toute la Fensch. Dans ses rondes prunelles jaune chat, le monstrueux brûleur de l'acier en coulée continue reflète l'enfer. Les véhicules rétroviseurs s'affolent dans de larges embardées, pris de panique, afin de laisser l'autoroute se faire avaler par une tonne et demie de tôle bleue vrombissante, hurlant ses pfouuaaa allez 87 km/h déchaînés (on est en côte faible). Le convecteur temporel peut continuer sa sieste, il sera pas surmené.
Au fur et à mesure des bornes défile l'arche de noé morte sur le bord de la route. Un coup d'oeil hasardeux au tableau de bord m'interloque : le compteur kilométrique m'affiche négligemment 66666,4. Je m'attends alors à voir apparaitre un truc inouï. Un genre de hérisson géant qui écraserait en grognant toutes les voitures arrivant à sa portée. Quatre grosses pattes coussinées griffues grimpées sur une montagne de métal tordu et fumant, le plus gros carambolage du monde. Tournoyant lentement sur ce feu de joie, des épines dorsales de la taille de mâts d'éoliennes embrocheraient chacune une cinquantaine de corps humains concassés. Un méchoui fabuleux, la revanche incarnée des lapins éventrés et des biches pulvérisées. Bref. Plus que 100m. Je tasse dans mes épaules la peur du Saint Hedgehog tandis que le kilomètre de la bête bascule dans le tachymètre. Je croise planté dans l'herbe un petit réflecteur orange auquel il manque un bout. Fear.
Noyé dans le courant du vendredi soir, je me surprends tout de même à frétiller en accrochant la E411. Ravi d'avance de l'éclairage confortable, j'ai hâte de retrouver mon pote Bob l'éternel défenseur des eaux gazeuses au volant. Ah ben non tiens justement ils l'ont remplacé, voilà maintenant qu'on encourage les piétons à grimper sur les bagnoles garées sur les trottoirs. Je note, je souris, je dépasse Namur, Wavre, ça devient bon. Plouf, plouf, les rues défilent au hasard, et shbing voilà le Sheraton. Explosion.
D'un bout à l'autre du flandervortex, le temps s'écoule différemment. Pas forcément sur la même ligne en fait, c'est un peu comme regarder trente mille pieds plus haut la condensation des réacteurs d'un stratocruiser. On a conscience de "voir passer" sans pour autant être acteur de la dimension. Au mieux , on croit reconnaitre dans le coton une tête de mickey, un lapin qui bouffe un dragon, un cornet de frites qui se disloque. M'enfin ça dépend des gens. Moi, à l'heure actuelle, je vois des sushis à manger et à poils. J'étais dans ce couloir hier, j'ai monobisé ces joyeux ce matin, j'étais mort pété dans ce canapé il y a dix minutes. Tout pareil. Ou en fait non. Maintenant il ya deux petits points de phosphore qui m'ont attaqué la rétine à perpétuité. Je les traîne dans un coin d'orbite, comme des soleils couchants accrochés le long d'une route de campagne sur Tatooine. Des jumeaux angéliques qui papillonnnent grâcieux sous des rideaux soyeux. Je lève la tête vers le Ciel, des escadrilles d'Airbus ont tissés une couette de nuages, nous voilà bien au chaud. Mieux existe, je l'ai rencontré.
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An ending
26/02/2004 19:17:02
Un gris profond #ccc se fait écho entre les tours de la cité. Le froid me croque à pleines dents, alors je ne laisse rien dépasser. Ou peu. Dans l'éventualité d'une présence humaine dans ces rues fantômes, ceux qui pourraient me croiser m'assimileraient à un manteau mobile, coiffé d'une touffe de cheveux, cerclée d'un casque audio. Transporté par la bande originale, je m'identifie à Jim. Je suis seul, dans une reproduction fidèle d'une banlieue quelconque abandonnée au bord du Danube. Les détritus pourraient joncher le sol, et rouler dans le vent exempt de toute onde de vie. La Raison me fout soudain un coup de latte dans le derrière de la tête, genre dépeignage express. Petit con, regarde bien, je vais bousiller ta douce utopie de snobinard en un seul souffle. L'homme. Le landau. Les enfants. J'entends leur rire à travers ma grille acoustique, et la scène ralentit ! En vrai. Les vêtements ondulent de façon subaquatique, et les visages aux traits purs se figent dans la merveille. J'ai devant moi l'archétype de la photo Reporter Sans Frontières, un instantané qui prend aux tripes. J'entends la crue décennale gonfler mes veines, et j'accroche machinalement l'intérieur de mes poches, comme pour anticiper la puissance du balayage. L'espoir s'élève en raz-de-marée et ne fait pas de cadeaux. Les genoux couinent, grippés depuis des temps immémoriaux. Le moment suivant passait par là, et il me trouve en croix dos au sol. Il se penche, humecte un kleenex, et tente d'atténuer les traces digitales géantes qui me strient la face, écrasée par un doigt monstrueux. Le souffle me revient brutalement, et dans un hoquet sorti des eaux, je dégueule ma peur en ruisseaux lacrymaux. Je tousse, je peste, je vide par petits cris. Dans mes origines, je vais les retrouver. Je vais lâcher tout ce que je ne donnais pas. Et mes accolades seront sans bruit, et leur merci sans visage. Dans les sous-sols de la salle des banquets. Dans les cuisines de l'abondance. On sera bien. (merci Kitof pour m'avoir fait jouer, ainsi que pour sa capacité à ne pas faire dépasser l'ombre du travail derrière le déguisement ludique)
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«Ou on travaille en série, et on est rentable, ou on fait de l'artisanat... et euh on choisit des belles couleurs...»
28/02/2004 19:24:52
Selon des sources sûres, ce type sait manier la souris. Et par déflagration visuelle, obviously la tablette graphique. Merci Taxi.
Retour à l'actualité
Le compositeur de ce blog insiste lourdement sur le caractère gratuit, libre et volatile de ses partitions.
Toutes histoires de droits d'auteur et de propriété intellectuelle seront sagement reconduites à la porte.
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C'était mieux maintenant
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