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Où l'on est sensé en apprendre plus sur les patates et les systèmes quantiques.
La vérité se situe au milieu de tout, gros.
Haïku lorrain

One Day = Six Pix | It's an aliased, aliased world
02/11/2003 23:23:35

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Legende

1 - Hop hop c'est le matin, mais il fait encore nuit. Réveillé par le hulullement du Silt Strider, je suis un lève tôt. En m'éloignant sur la colline, je sors mon Enchanted Polaroid (Resist Frost +15) et je prends mon petit village en photo. La cheminée du milieu, là, c'est ma baraque. Pas mal non ? C'est français.
2 - Sur le chemin, je croise un lapin (bon c'est un rat, mais on s'en fout on le voit pas sur la tof, et c'est moins marrant à dire), ce petit malin se planque derrière le piton rocheux. Pas de bol touffe de poil, j'ai sur moi mes fameuses Enchanted Arrows taillées n'importe comment, qui ont le fabuleux pouvoir de contourner les obstacles. Oui, d'où la forme. Le lapinou finit en petit-déjeuner, grillé au feu de boué.
3 - Aaah le soleil s'est levé sur un temps magnifique. Les rayons chauffent mon plastron d'acier, une fabuleuse journée s'annonce sur Sadrith Mora, cité des monstroplantes. J'ai une patate à défoncer une armée.
4 - En passant par Balmora, je m'arrête faire des emplettes chez l'apothicaire. Je revends un tas de conneries inutiles à prix d'or, tout en dopant mes skills de persuasion. Intimidations, coups de gueules, "tu me mates, j'te mate..." et soudain, une impression de déjà-vu. Je connais ce nick... et la ressemblance est troublante.
5 - Putain voilà on papote au centre commercial, et blam la pluie arrive. Complètement démoralisé, je dégage vers la côté nord de Sheograd, voir ma copine Splouf, méduse aérienne top sympatique (mais qui manque cruellement de conversation). Le regard perdu vers les mines des nains désaffectées, le clapoti du ressac couvre le grondement de ma mélancolie. "Brou ! Brouuuu !" me fait Splouf gentiment. Mais rien n'y fait, je me caille grave sous mon armure détrempée.
6 - Il est déjà tard, la circulation était intolérable sur le périph' de Red Mountain. Une heure et demie pour passer le Foyada Bani-dad. J'ai perdu trop de temps, du coup je décide de dormir à mi-chemin, à Ald'ruhn. D'une humeur éxécrable, je somme les gardes apeurés de pas oublier mon réveil tôt le lendemain.

Une journée comme les autres sur Vvardenfell.
Et voilà j'ai encore rien foutu IRL.

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Henri en slip dans du toner Lexmark
04/11/2003 22:07:00
Essayer de trifouiller comme un malade les réglages OSD de l'écran n'avance à rien. Inutile de foutre des coups de latte dans la tour, ça n'a jamais arrangé quoi que ce soit niveau matos. C'est un bluff. Il se passe quelque chose d'étrange entre les gens et l'informatique en ce moment. Plus particulièrement entre les "initiés" et leur outil préféré. Ça, aucune FAQ n'en parle, aucun topic de forum foireux n'a l'audace et l'honnêteté de l'évoquer. J'ai l'impression que l'informaticien devenu grand est grave démoralisé. Un peu comme si un troll adulte shootait dans les cailloux sur son chemin en maugréant, agacé de voir que les montagnes sont toutes en granit.
Enfin non, c'est pas tout à fait ça. Les doux geeks en ont pas assez de voir du grey-plastic dans leur environnement, c'est plutôt la réponse offerte par le milieu qui les décourage. Que ce soit en ayant commencé à jouer, à programmer, à sortir n'importe quoi de créatif via musique ou dessin, la machine est passion. Et puisque la fainéantise est d'un naturel attractif pour l'homme moderne, on cherche à en faire son boulot. Je sais plus si c'était le gars Bishop qui l'avait évoqué ou non dans un vieux post, mais dans l'info, ya vraiment moyen d'en foutre pas une pour le même salaire. Ce qui n'empêche pas de bien bosser quand il le faut. C'est juste que quand on a la possibilité de maitriser son emploi du temps, quand personne d'autre que soi n'est capable de nettoyer à la brosse à dent une base de données, ben on prends le temps nécessaire. Oui les pauses sont proportionnelles à l'importance et à l'exclusivité de la demande.
Aussi quand notre petit monde binaire commence à devenir exigeant, que les patrons veulent des jeunes diplomés avec 13 ans et demi d'expérience, ça ressemble plus trop à notre joujou d'antant. En fait ce qui me désole plus qu'autre chose, c'est de voir des individus brillants galérer comme pas possible pour s'incruster dans le monde du travail. Un instant... j'ai dit brillant... il est evident que je ne parle pas de moi hein, bien sur. Pour n'en citer que quelques-un, et des connus (hors mon entourage), je pense à Binnie, Dek et autres Kwyxz.
C'est la crise, on a trop de gens, tout ça, blah blah, mais ya toujours autant de pannes, de livraisons éventrées, de bourrages papier, de fabuleux P4 3.2G à 199,99€ en supermarché, de hotlines réactives après 53 appels successifs... et je parle pas de Real Player qui existe encore.
On sussurerait, dans les milieux autorisés, que les entreprises ne sont pas totalement conscientes de l'importance qu'a leur service informatique. Il semblerait que ce soit encore un domaine marchandable à outrance. Putain, c'est pourtant pas compliqué pour 2 employés de se relayer en astreinte 7j/7 pour faire marcher 500 tas de ferraille qui servent d'étagères à gobelets ou de cales à bureaux. Les disques durs (montrez bien votre écran du doigt lorsque vous dites ça à voix haute au technicien), c'est encore un domaine trop complexe pour le laisser à des gamins qui sortent des écoles.
Euh j'ai pas fait un post sérieux là ? Gosh ! Mais les enfants, quelle époque épouvantable.

[UPDATE : Au départ, j'avais écrit ce post pour bien insister sur l'aigritude qui s'installe dans la catégorie de gens que je décris. Vraiment. Genre appuyer à mort, créér une ambiance de lassitude extrème sur ce clivage offre/demande qui entraine un océan d'incompréhension et de malaise. Pas de pot, je sais pas écrire, c'est pas du tout ce qui en ressort. Ça m'apprendra à me concentrer sur un vrai sujet.]

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One Day = Six Pix | It's a flat, flat world
12/11/2003 17:18:19

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Life is a death fastpass
13/11/2003 01:54:23
Schéma de percussion classique des tiroirs à souvenirs violents : la mémoire visuelle qui s'emballe. Je cherchais justement le HOWTO du commencement de synthèse de tout le bordel du week-end, du coup j'ai presque provoqué la réaction en chaine, en me rapprochant de la corde du virage. Sans que ma voisine s'en rende compte, j'ai cherché du regard, et *shbing* la cible était là. Du coup j'ai adressé un salut morphopsychique à ma copine éternelle : la poubelle de l'entrée de Mister Goof.

Hyperlink sur la boite verte.

Si c'est pas une fierté ça, de pouvoir ébaucher des souvenirs agréables sur des objets clonés et péjoratifs. Passent les années mais tu es toujours là, symbole de la panique humaine, de l'urgence désespérée de construire la pureté d'un avenir recyclé.
C'est autour de ce totem magique, monolithe du marketing renaissance flamboyant que nous nous étions rassemblés. Quatre gars, deux filles, une team de cinglés torturés. L'absence totale de respect pour notre image aurait pu nous conduire à psalmodier les démoniaques versets de la Place des Grands Hommes, mais non (nos rares amas de raisons nous ont évité de bruel en enfer). Voilà dix ans donc qui m'arrivent dessus après une journée de marche dans les allées du bonheur.

Hyperlink sur dix ans.

Un nanoradian sur le plus gros disque à crémaillère du coucou suisse du système solaire. Dans un sujet de bio, la quantité de neurotransmetteurs efficaces libérés lors de cette période serait pitoyablement énoncée comme "négligeable" (mot gavé de tact pour dire "ridicule"), considérant le résultat abouti. Le rendement final ferait mourir de rofl n'importe quel individu. La totalité des petits indoux aux coins de lèvres sectionnés afficheraient volontier un sourire jusqu'aux oreilles. Bref, l'effet crocodile, grande gueule, petites pattes.
Heureusement qu'on se charge de me rendre des instants d'une importance inattendue, comme à l'empereur ce qu'il possède de manigance. Recette miracle, faites chauffer les hypothèses, saupoudrez le crénau temporel par une poignée de faux problèmes, faites mijoter le circuit enfermé. Soulevez le couvercle de temps en temps pour rappelez à l'ordre les souvenirs qui flottent. Attention, ne laissez pas s'échapper le parfum de la victoire, et la confiance... aux oubliettes. Servez chaud. Allez, avale !

Hyperlink sur prison.

Propulsé sur Nantes (un coup de tête Cross-Country de plus) dans une italienne gonflée au Flat'A'Twin bancal, le plaisir de se retrouver dans d'autres gens. D'abord 'tite Flaoua qui ronronne à l'arrière, carburant à la PawahPouffeDrink. A ses côtés le gentil Psychotruc que je préfère, et aux commandes du monstre alternatif Kalou que j'ai vu plus souvent en cyclope, tout fier de son numérique qui r0x. Moi, à la place du mort (normal quoi).

Hyperlink sur Mort.

Des piles, des caisses, des rayons entiers d'Atalante, et le chaton tigré qui me tends le quatrième volume des annales Discworld d'un sourire gigantesque. On est aux Utopiales, et se regarder en face en avouant qu'on est venu au festival à 95% pour voir le maître serait porter un grand coup à notre orgueil démesuré. On déambule donc dans les rayons l'air de rien en se jetant des coups d'oeil louches pour voir si l'autre craque. Manque de pot l'heure tourne et très vite, telles deux horreurs sorties de la basse-fosse, on pépie d'impatience dans le hall où va bientôt arriver Terry Pratchett.
Pas la peine de dégouliner, je vais faire sobre et objectif. Autant on trouve par ses écrits une richesse époustouflante dépeignant un univers complet et cohérent où l'imagination n'a d'égale que l'humour aux mutiples degrés, autant en vrai son génie surhumain transpire et rayonne d'une aura palpable. C'est bien simple, certains spectateurs n'avaient jamais lu un seul volume, et lorsque l'auteur a posé le regard sur ces impies, leurs globes oculaires se sont liquéfiés avant qu'ils ne se lèvent et courent en hurlant, spontanément transformés en torches vivantes. Ah et, j'allais oublier, j'ai gardé une trace afin de sensibiliser les générations futures ici.

Hyperlink sur futur.

Bon je me suis quand même trimballé dans ce festival de science-fiction. Pour une fois avoir le temps de voir des paquets de bouquins et de BD, s'approcher des coups de crayons jusqu'à en voir le grain, renifler les pattes des auteurs sagements assis derrière leurs comptoirs, écouter des passionnés faire le point sur l'exploration spatiale ou les théories de transposition des essaims d'insectes sur la société, avaler tout et n'importe quoi de créatif à pleines dents. Plutôt riche, d'où regain d'intérêt pour l'imaginaire que j'avais un peu abandonné.
Bon, ya un grand type maigre en manteau noir qui me fait signe que je devrais pas passer ma vie sur ce post. J'ai beau lui dire que je suis déjà mort, il a l'air plutôt bien renseigné pour ne pas se faire pipeauter.

- Un mot à dire pour la fin ?
- QUELLE FIN ?
- Baeuh je sais pas, faites un coucou, ça va m'attirer des hits. C'est pas souvent qu'on peut croiser son Destin...
- JE NE SUIS PAS LE RESPONSABLE DE CE DEPARTEMENT.
- D'accord, je sais bien, mais bon il y aura bien un jour où tout le monde sera zigouillé... y aura plus personne pour lire vos mémoires. Vous voulez pas ouvrir un blog tant qu'il est temps ?
- NON. CE SERAIT BIEN TROP LONG.
- Alors marquez-moi un truc puissant là, comme d'hab...
- NON.
- Pfff... spa juste.
- IL N'Y A PAS DE JUSTICE...
- Wai wai je sais, il n'y a que vous.
*shling*

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The Album Of The Soundtrack Of The Trailer Of The Film...
18/11/2003 16:11:17
Dans mon menu bizarre à droite là, il se passe rarement grand chose. C'est pourtant à la fois un petit coin tranquille et un repaire de mercenaires.
Moi-même je m'y aventure peu, hormis l'affichage des liens que j'ai par défaut. Alors je vois de la vie, des referers qui pioupioutent, des images qui se mettent aléatoirement n'importe où, je souris face à ce petit milieu nutritif différent tous les jours. Mais les autres...
De temps en temps je clique sur le Root. Généralement il essaie de me mordre au passage, et je dois m'armer d'un tabouret en osier pour rentrer dans la fosse. J'y trouve des requêtes sql carrées, des chiffres qui se mélangent furtivement, et qui reforment des rangs impeccables, sans souffler mot. Une zone un peu trop martiale. Je m'escamote.
Dans mes élans de voyeurisme graphique, j'essaie parfois Observations. Munis d'un plumeau en poils de saumon, je fais la poussière sur les tableaux. Au grand désespoir du gérant de camstory, on y trouve toujours le même shot. Agaçant. Ça devrait changer. En revanche, je laisse les générations d'araignées se succéder sur ma flemme picturale. D'après mes relevés, on doit couronner Queen TisseuseBourrée XIV cette semaine, qui succède à PoilueSeptPattes III.
Bon limitons les dégats avant que le style ne devienne complètement ridicule, je tapote tout ça pour indiquer que j'ai refait la playlist de cosmochips.radio.blog dans la Subculture. Des yeux exercés pourront déduire qu'elle n'est faite que de bandes originales de films. En bon maniaque, les enchainements sont étudiés, l'ambiance générale aussi. C'est fait pour s'écouter en entier, en fond sonore. En crossfade=off, elle dure 1 heure 17 minutes 21 secondes. Oui ça tiens sur un cd mais sans faire exprès. Ou alors je suis vraiment dérangé.
Je suis vraiment dérangé.
Réaction ...     

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Prévert nous l'a pourtant bien dit
25/11/2003 16:34:56
Etalé à l'horizontale sur mon confortable tas de bois japonais, j'essuie un conflit de programmation.
D'un côté la ramification extrémiste de la Conscience Tranquille qui sifflote des airs apaisants, brandissant preuves plurisensorielles à l'appui les enregistrements d'un passé mouvementé, voire respectable. De l'autre la section indépendantiste de l'Avenir Libre, secouée par les têtes militantes André et Aline, qui s'affolent crescendo du comportement passif des organismes de front.
La tension monte, et les deux camps se montrent sévèrement les dents. Je lâche un membre des Commandos Relativistes au milieu du terrain, mais il ne fait que noyer l'affrontement dans une paperasse chimique. Le combat tourne en rond, m'agace et me frustre.
En ramenant les mains derrière la tête, je me saisi enfin de la télécommande, et balaye la carte d'une puissante et profonde soufflerie (il faut éviter les larmes de destruction massive). Je sens les derniers blindés se faire broyer dans le pharynx, et les morceaux s'écraser dans la fosse. Un sourire, et la salle se rallume sur l'écran panoramique 160°.
Je m'étire, et m'esquisse vaguement un traité préventif de non réflexion pour le futur. Je sais bien qu'il y en aura d'autres. La paix est un combat permanent.
Réaction ...     

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Buenos Aires ? Ouais il est sorti avec
27/11/2003 11:51:55
« Gardons-nous de faire la leçon à ceux qui souffrent. Gardons-nous de leur faire de beaux discours, fût-ce sur la foi. Ayons cette pudeur, cette discrétion qui nous rend présent par un geste affectueux, attentif, et discrètement priant, offrant un mal auquel nous nous faisons communiant. C'est cela la compassion. Et c'est l'une des plus belles et des plus enrichissantes expériences humaines. »

Ok, ok, j'avoue.
Si l'on zappe d'un habile coup de doigt les quelques pages pompées aux textes saints, ce qui parfois est complètement inutile pour la progression, ce livre est très bien structuré. Si l'on dégage mentalement la voix-off façon "Foofur" de l'auteur, les paroles sont magnifiques et sensibles. Si l'Eternel nous a préalablement fait don d'une Chimay Bleue "Grande Réserve", l'enthousiasme devient démesuré et aveugle.
Mais prends garde Patrik, ne t'égare pas dans les dédales du monastère Capucin de l'illumination. Une vie pareille ne tombe pas du ciel, sur la trajectoire d'un nettoyage de canon divin, le mirâcle n'est pas parti tout seul. Henri a baigné dans un milieu nutritif croyant depuis son enfance profonde. Celà dit, comme pour toute personnalité exceptionnelle, il a su faire les justes choix aux moments critiques de son existence. Et c'est là toute la sagesse de ce frère, s'être laissé courageusement guider par sa foi contre les remparts humains, politiques, voire même de sa propre papeauté.
Loin de moi l'envie de faire l'ingrat. Sa fougue débordante de justice, d'égalité et d'amour aura su remuer mon petit coeur d'utopiste. J'adhère donc, compagnon du calice de Scourmont, à ton honnête conseil : il faut savoir lire ce genre de livre et en extraire le meilleur. Car nombreux sont les exemples parfaits d'un discours qui transpire la raison. Je retiendrais entre autres les happening de Djiseus de Nice sur les personnes du Pharisien ou du roi David, cassés avec style. De ce fait, c'est sans hésiter que j'ajoute Mémoire d'un croyant de l'Abbé Pierre à ma liste de bouquins importants.
Il faut que je relise ces dernières frappes, je doute vraiment d'en être l'acteur.

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Bearnaise Syndrome
28/11/2003 16:30:44
Embrigadé dans une action domestique banale, un picotement électrostatique caractéristique me fait soudain passer en arrêt sur image. Un peu comme dans X-Or je crois, où à chaque fois que le super-héros se pétait le boss de fin d'épisode, il était transporté dans une dimension parallèle avec un cl_handicap à 30%. Ben là pareil. Par la fenêtre, le ciel prends une teinte rouge sang, les nuages s'accélèrent, une Luma fait des 3'6 autour de moi, et anxieux, la perle de sueur étincelante sur la tempe, tel un anneau de puissance surdimensionné qui m'aurait ravagé l'encéphale, la languette de la boite de conserve me reste autour du doigt.
Les yeux rivés dans ce container de métal alimentaire, la mâchoire serrée à 200kg de pression, mes dents proches du point de rupture mécanique grincent dans un sourire dément. J'observe les lentilles. La centaine de minuscules reflets specular luisants me renvoient mon image, tel un oeil insectoïde au regard spongieux insistant. Je mate l'étiquette, l'intérieur, l'étiquette, l'intérieur, etc. Il n'y a pas de doute. Cette boite ressemble à s'y méprendre à une fucking boite de saucisses aux lentilles classique. Mais c'est le malin qui l'a placé dans mon garde-manger.
A 50 mètres derrière, le boss s'impatiente. Il lance des petits cailloux à mes côtés en signe de défit, pour attirer mon attention.
J'avais déjà raconté dans le stupide "Feriez-vous un bon PatrikRoy ?" ma psychose maladive suite à un incident de pot de sauce tartare transformé par deux fois en... autre chose (je ne peux plus le marquer, mais je laisserai un indice tordu) une fois ressorti de mon placard à bouffe. Suite à un séjour en ermitage thérapique de trois ans dans les pyrénées atlantiques, passé à faire transhumer des brebis de Basco et des Manech tête-noire, j'ai pu remonter la pente (hohoho). Je pensais être débarassé à jamais de ces substitutions mystérieuses. Du moins, j'avais appris à en parler à mes proches ovins, je pouvais même, sans fondre en larmes, caresser les toisons laineuses en leur racontant des mélanges et recettes de produits maraîchers.
Tant aveugle et crédule j'ai été ! Le mal était en sommeil. Car voilà qu'aujourd'hui rasés furent mes efforts et balayé mon travail, l'odieuse conserve à graisse d'oie m'a volé dans les plumes. Envolé le cassoulet ! Ma colère est sans limite, mon désarroi infini. Dussé-je massacrer mes orbites à coups de fourchette pour que plus jamais une gondole, de sa tête, ne me berne.
Un petit cailloux m'atteint dans le dos, et retombe au sol dans un "plic" honteux. En me retournant, je vois le monstre en latex paniquer et s'enfuir en piaillant derrière un arbuste.

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Retour à l'actualité
Le compositeur de ce blog insiste lourdement sur le caractère gratuit, libre et volatile de ses partitions.
Toutes histoires de droits d'auteur et de propriété intellectuelle seront sagement reconduites à la porte.



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Observations
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