A l'abri des regards indiscrets, se décomposer l'âme
à force d'épancher par la fenêtre d'un zinc en flammes
arracher la censure à l'avant comme à l'arrière ?
Ne pas mâcher la pelouse interdite
comme si se jeter sur la voie publique
rayait l'émotion inutile à l'endroit comme à l'envers
TORTURE MENTALE

Nos corps ont joués
tellement joués à se toucher
à s'effleurer
Personne n'a rien vu
Faisons envie jusqu'au dégout
Pas de pitié, pas de quartier
Faisons envie afin que rien ne meure
Tant que l'on se désire
avant que l'on se déchire
pour ne pas un jour se découvrir
Faisons comme si je n'aimais que toi
Faisons l'amour comme jamais
Tout est si léger
Faisons ça entre guillements
Faisons les difficiles
Refusons en bloc les sentiments figés
Restons en vie, même en dent de scie
Restons uniques
Restons en vie
Les doux mots du passé
Tout est si léger
Oublions sur quel air il faut danser
Faisons envie
Faisons envie jusqu'au dégout
Pas de pitié, pas de quartier
Afin que rien ne meure
Pour que jamais tu ne m'oublies
Avant que l'on ne prenne peur
Restons-en là.

Alain Bashung - Faisons envie

Toute ressemblance avec des personnages réels ou imaginaires ayant tentés d'exister serait un putain de coup de bol.

Bonjour,
Journaliste à MicroHebdo, un hedbomadaire français de presse informatique, je fais actuellement une enquête sur les blogs (weblogs en anglais). Au hasard de mes pérégrinations sur le Web, votre site a retenu mon attention. Pourriez-vous prendre quelques minutes de votre temps pour répondre à mes questions ?

1- Comment définiriez-vous un blog ?

2- Pourquoi en avez-vous créé un ? Qu'en attendez vous ?

3- Pourquoi avoir choisi cette forme d'expression et non un simple site perso ? Ou rejoindre une communauté en ligne ?

4- Quelles réactions suscitent votre blog ?

5- Comment espérez-vous le voir évoluer ?

6- Petite question technique : quels outils avez-vous utilisé pour le faire ?

Merci d'avance pour vos réponses.
Mon article est à rendre le 10 mars. Si vous préférez que je vous contacte par téléphone, transmettez moi votre numéro (il restera confidentiel).

Cordialement,
Stéphanie Chaptal
- Micro Hebdo -

Bonjour Stéphanie,
Dans un souci de transparence et de cohésion, il me parait très approprié de vous répondre dans un post, puique si l'on suit la logique du Weblog, tout ce qui m'arrive a des chances de se répercuter dans une de mes chroniques. Aussi, paf, voilà, donc.

1 - Je définirais le Blog comme l'exutoire exhibitionniste et egocentrique d'une personne tourmentée par son appartenance à la masse déprimée de la moutonnade humaine terrestre. Autrement dit, c'est une personne tout à fait normale, la connection internet en plus.

2 - J'ai créé Chips & Cosmophysique par orgueil démesuré. Soucieux de voir un espace que d'autres commencaient à s'approprier sans ma participation, je n'ai eu depuis lors que l'obsession acharnée du hit et de la reconnaissance des groupies. Aussi j'attends de ce blog qu'il reflète en permanence mon image, afin de ne pas décevoir mon public. Il faut veiller bien sur à n'en dévoiler que peu à la fois, la fidélisation voire l'addiction étant l'objectif absolu.

3 - Je pense qu'il y a erreur sur votre discernement entre le "simple site perso" et le blog. Il faut bien observer que le "blogger" entretiens son site comme tout internaute. Aussi bien celui qui se consacrerai à une collection de pinces à linge online ou qu'une communauté de gamers joyeuse proposant ses tutoriaux et astuces exclusives sur Half-Life Classic. La seule différence notable est que le blogger n'a rien à dire sur ses occupations sans intérêt. Il n'a pas de vie sociale, donc il parle uniquement sur ce qu'il semble connaitre : lui-même.

4 - Pour le peu de retour que j'obtiens, car je ne lis que rarement mes mails, identité snob du blogger oblige, mon site ne suscite que deux genre de réactions. Il y a ceux qui trouvent que j'écris bien, qui aimeraient discuter en vrai avec moi, me rencontrer, coucher avec moi, me tromper avec un autre blogger, ou même m'assassiner et prendre la tête de la multinationale Cosmochips. L'autre catégorie se constitue de journalistes désorientés face à des phénomènes qu'ils aimeraient tant bien que mal expliquer à leurs lecteurs. Je me pose souvent la question de savoir pourquoi il n'y a jamais de journalistes qui voudraient coucher avec moi. C't'injuste quand même.

5 - J'aimerai que mon blog n'évolue pas trop vite, qu'il se cantonne à ce receptacle disgracieux d'idées reçues, dépourvu de tout popup publicitaire, et fourmilliant d'erreurs http, à l'image de son propriétaire en quelques sortes.

6 - Je vais passer donc la parole à mes webmasters Wayne Campbell et Garth Algard qui vont vous dévoiler l'excellent secret de conception de ce site divin :


C'est un ouvrage accessible à tous, dans le style Micro-Hebdo. Un guide clair et illustré pour donner les connaissances de base et le coup de pouce pratique pour démarrer. Chaque sujet est structuré de manière pédagogique avec
- les notions de base à connaître
- les instructions concrètes pour mettre en pratique
- les FAQ pour résoudre les problèmes qui reviennent le plus souvent.
224 pages de bonheur. Quel pied. Pour 9.90€ seulement.

Voilà Stéphanie, j'espère avoir pu rendre mes réponses exploitables pour votre article. A mon tour de vous demander un éclaircissement : votre visage a-t-il esquissé l'ombre d'un sourire ? Auquel cas je serai le plus heureux des hommes. Mais je vous laisse la parole pour tout reproche ou encouragement dans mes commentaires ci-dessous.

Take the C data type test



(En même temps, être frinedly ça m'émeut)

Le calme, le frais, la place. Détente. Je m'allonge et je vois les étoiles par la fenêtre. Les enceintes chuchotent Radiohead en 5.1. Je peux penser. Je peux respirer, je peux même dormir là tout de suite. Oh puis non hop je peux me lever et me ballader. Je peux feuilleter les partitions à la clarté lunaire, choper l'acoustique et gratouiller. Je peux siroter un Lipton Russian parfait. Le switch clignote doucement, heureux enfin de distribuer des paquets chez lui. Et ce chez lui c'est chez moi. Et ce chez moi me plait.

I Am A:
Chaotic Neutral Elf Ranger Druid

Alignment:
Chaotic Neutral characters are unstable, and frequently insane. They believe in disorder first and foremost, and will thus strive for that disorder in everything they do. This means that they will do whatever seems 'fun' or 'novel' at any given time.

Race:
Elves are the eldest of all races, although they are generally a bit smaller than humans. They are generally well-cultured, artistic, easy-going, and because of their long lives, unconcerned with day-to-day activities that other races frequently concern themselves with. Elves are, effectively, immortal, although they can be killed. After a thousand years or so, they simply pass on to the next plane of existance.

Primary Class:
Rangers are the defenders of nature and the elements. They are in tune with the Earth, and work to keep it safe and healthy.

Secondary Class:
Druids are a special variety of Cleric who serves the Earth, and can call upon the power in the earth to accomplish their goals. They tend to be somewhat fanatical about defending natural settings.

Deity:
Silvanus is the True Neutral god of nature. He is also known as the Patron of Druids. His followers believe in the perfect balance of nature, and believe that nature's bounty is preferable to any other 'civilizing' method. They wear leather or metallic scale mail, constructed of leaf-shaped scales. Silvanus's symbol is an oak leaf.

Find out ---

[UPDATE] : voyant que des gens viennent piquer ce test en m'élévant limite au rang de Grand Trouveur de Test, je tiens tout de même à préciser que je l'ai moi-même chopé de par chez lui. Eh oui derrière des mythes se cachent des vérités beaucoup moins classes.

I'M FREE
like a river
flowing freely through infinity

Je ne vois vraiment pas ce que vous venez chercher à lire ici, allez plutôt faire un tour là-bas.
Elle s'est refringuée en un peu plus décent (elle était un peu à oilp avant quand même...) Bref comme d'hab c'est archi-stylish tout en étant dépouillé à mort, c'est propre et net au dehors tout en étant destructuré à l'intérieur.
En gros stro clean.
/me overpourlèche Nacara's touch.

A la vue effrayante de ma zone Referers, je constate qu'un groupuscule armé de terroristes geeks m'a pris pour zone d'essai en attaque aux neurotoxiques VX organophosphorés.
J'enfile ma combinaison NBC, j'allume la frontale, j'entrouvre la porte coupe-feu en ssh, et c'est parti. Partons en reconnaissance sur le site.
Gosh ! Je suis pris pour cible à deux reprises. Ils me tiennent. Bon pas de panique, ils n'ont pas encore dévérouillé les boutons de mise à feux, un sabotage préventif est encore possible. Il s'agit maintenant de trouver l'Argument qui me fera passer pour mort sans médaille sur le corps.
J'ai déjà abattu la carte de l'usurpation d'identité posthume, mais sans résultat. A croire que le leurre photocalorifique n'a détourné qu'une minorité de la salve. Je ne comprends pas dans les séries à gros budget, Comme K2000, les opprimés recueillis par la fondation phoenix changent de nom, et pouf plus personne ne fait attention à eux. Moi rien à faire. Mais j'ai une bien meilleure idée. Je vais trouver beaucoup, beaucoup mieux que ça. Je vais faire appel à mon partenaire de trépas, Guy Lux, qui va me sortir de là.
Eh oui le tiercé, le quarté, le quinté + des Blogs D'or, c'est mon dada. Aussi je vous livre sur un plateau le pronostic des votes de PatrikRoy :
- Captain Telex en meilleur blog (eh il y est pas ? bon je vote pas alors)
- Agapi en troulite du fnu
- Lucie le chien en meilleur post
- Le chat noir en esthétique
- Mandarine et Flaoua où il reste de la place
- Le reste je lirai bien un jour.

Salut PatrikRoy, ici PatrikRoy.
Ne sois pas étonné de cette intrusion illegoual (référence à un événement du passé proche à ce texte) dans tes posts, je suis ton Moi projeté de dans une semaine. Oui pas de panique, comme tu le sais le voyage dans notre propre ligne de temps est aussi infiniment probable qu'impossible, quantiquement parlant. Je ne suis donc pas une résultante terrifiante d'un progrès soudain de la science temporelle de dans 7 jours.

[Intermède du professeur de physique chronologique]
Les enfants, vous qui suintez du regard de la possibilité de grimper un jour dans une DeLorean trafiquée au convecteur temporel, faites un petit test rapide : prenez un repère fixe du futur proche, une date que vous ne pouvez oublier, faites des sauvegardes partout au cas où, notez, diffusez aux amis, bref conservez ce point butoir.
Maintenant adjoignez à ce marqueur une conviction, à laquelle vous ne devez en aucun cas faillir : "Si un jour dans mon existence future, j'ai la possibilité de réaliser un `voyage dans le passé`, je me donne comme objectif primaire et inaltérable de revenir à cette date, m'auto-contacter par tout moyen mis à ma disposition, afin de m'informer de cette possibilité".
La date arrivée (qui peut être choisie le lendemain même, cela n'a aucune importance, du moment que la conviction est maintenue jusque-là) prenez votre Betacam SP et filmez la scène.
Attendez un peu. Encore un peu. Hm ? Alors ?
[Fin de l'intermède scientifique foireux]

Aussi puisque te voilà rassuré cher double, n'abandonne pas trop à la hâte ta possible déstructuration cervicale. Car enfin si ce n'est toi c'est donc toi-même. D'où je viens n'a pas d'importance, du moment que ce n'est pas sale. Il faut juste que tu saches que je suis ton destin non modifiable. Je le sais, je l'ai vécu j'te dis. Mais bref il faut que je te raconte pour le weekend que tu vas passer :

Il va être encore bien mieux que tout ce que tu puisses imaginer.

Mais bon ne t'en assure pas trop non plus, je risquerai d'aller voir un autre PatrikRoy parallèle, bien moins sûr de lui que toi, donc beaucoup plus méritant de ces informations. On ne supporte pas les j'me-la-pète-guys tu le sais bien.
En fait c'est pas compliqué, si tu tiens à ce week-end ne lis pas ce post. C'est pas toi qui t'aurai dit le contraire dans une semaine.

Un doigt osseux tapote à ma vitre. Je l'abaisse péniblement par la manivelle gripée hurlant un *couiik couiiiiik* gingivo-létal.
- "VOUS PASSEZ AVENUE FOCH ?
- Bien sur, vous le savez très bien. Allez montez."
Le carreau repart en sens inverse, guidé par ses rails oubliés du dieu Frameto. Je dévérouille la portière passager, sans manquer de me faire étrangler deux fois par la ceinture anti-gestes-brusques de sécurité. La grande silhouette s'installe à côté de moi, tire légèrement son manteau pour éviter de le coincer dans l'entrebaillement et ferme la portière comme un bourrin.
La Mort claque la porte toujours trop fort.
- "MERCI."
Je renverse mon crane sur l'appui-tête, soupire, et ferme les yeux. Faire un peu le vide dans mes idées. J'entends de mémoire Romain Duris dans l'Auberge Espagnole "je me demande comment on en est arrivé à un tel bordel... les choses sont si compliquées, pas rangées..."
Je me tourne vers l'auto-stoppeur livide qui est en train de trifouiller l'autoradio sans grands résultats.
- "JE VAIS BIEN FINIR PAR TROUVER FRANCE MUSIQUE...
- 91.7Mhz... C'est marrant vous savez comment on appelle la place où vous êtes assis ? Non parce que c'est plutôt une caustique coïncidence..."
Deux orbites vides et un sourire figé me font face, je sens la caresse du bide monumental passer dans ma nuque.
- "Bah... laissez tomber"
Je laisse mon regard s'évader par ma vitre, suivant tant bien que mal une paire d'étourneaux en plein dogfight, se chipant mutuellement un morceau de lombric distendu. Je chantonne.

[...]à faire l'amour avec la terre,
j'ai enfanté des ptits vers blancs
qui me nettoient, qui me digèrent,
qui font leur nid au creux d'mes dents[...]

Jacques Higelin
Je suis mort, qui dit mieux ?

Bien sur, il suffit que je joue au type qui a 10€ par jour pour vivre pour qu'Eden 7 et Parasite 2 me sortent devant le nez dans une vitrine. Si on rajoute honnêtement Stratège 3 dans la liste de courses, je peux aisément m'en sortir avec seulement 2 jours de jeûne. Correct. Je vais même faire d'une pierre deux tailles, en me cuisinant l'interrupteur heures creuses pour le chauffe-eau, histoire d'économiser un repas, et de ne plus rêver qu'un essaim de moustiques echelle 12 copulent en rythme à côté de mon oreiller.

Alors juste pour le fnu, et parce que je n'avais jamais vraiment regardé ça en détail, j'ai rajouté à mes stats la liste des referers Google que je me suis pris dans la face.
Ce n'est ni classé ni optimisé, mais ça a le mérite d'être authentique. Je vais définitivement aller faire du maitre-chantage à l'url chez Vico et Flodor.

Pour ceux qui sans honte scrollent down sur ce blog de truffe, vous aurez tôt fait de remarquer le branchement d'un deuxième dispositif de surveillance sur ce cher père Hubble. En revanche l'intervention en orbite UltraEdit de ces boeufs de techniciens n'a malheureusement pas permis la mise en oeuvre de toutes les fonctionnalités prévues, notamment le rafraichissement automatique.
Chaque ordre de mission étant un bordel sans nom, doublé d'un puit à fric phénoménal, il n'est pas prévu de les renvoyer sur place avant un bon mois. Aussi je vous invite à faire marcher la touche F5 (pour info, un cliché est effectué toutes les 59 secondes. Ah oui on est précis nous les ingénieurs. Pas débordants de logique, mais super-précis).
Au nom de la science, vous allez donc pouvoir suivre en léger différé les évolutions de notre chélonien spatial, qui signifie rappelons-le "qui se déplace dans la zone définie". Rien à voir avec un chélonien intersidéral, qui s'apparenterait à une espèce d'éponge baignant dans l'azote liquide, somme toute peu emprunte à se déplacer pleine de vie, donc.
Le modèle que nous vous présentons est une Femelle Grecque à regard mou, doublée d'un appétit démesuré lorsqu'il fait chaud. Ne ratez pas les moments passionants de sa journée, à savoir
- je sors de mon trou
- je baille
- je me fout au chaud sous la lampe en céramique
- je vais voir si ya à bouffer
- j'essaye d'attraper des morceaux de truc à grailler mais je me démerde comme un pneu
- gniiii
- putain si j'avais des plus grandes pattes ça irait tout seul
- je me fout au chaud au soleil
- putain qui s'amuse à bouger le soleil de gauche à droite ?
- tiens mon trou
- ronfl

Mmmh je ferai bien un truc là.
Je vais aller poster chez un PatrikRoy parallèle une semaine auparavant pour le prévenir qu'il va passer un excellent week-end.
Inutile par contre de le renseigner sur la semaine qui suit, plutôt décousue voire carrément étrange. Il devrait avoir suffisamment à penser comme ça, je vais pas lui casser l'ambiance.
J'appelle Quinn Mallory et Emett Brown immédiatemement. Il devraient pouvoir m'arranger ça pour la fin de l'après-midi.

Hors de question que je fasse un post sur la guerre, les relations internationales étant pour moi autant complexes qu'incontrôlables.
Il y a en revanche des points de vue qui m'intéressent. Notamment ceux des gens qui me touchent de par leur humour noir naturel. Je sais c'est très subjectif comme façon de se renseigner ou de s'informer. J'espère seulement avoir suffisamment de libre arbitre pour ne pas lire aveuglément ce genre de discours, car c'est finalement notre façon commune de former notre jugement. On lit/écoute des gens qui nous plaisent (ou pas), on arrache des vertèbres de raisonnement, et on les visse sur la colonne directrice de notre ligne de pensée.
Bon parfois il y a des textes tellement bien écrits que leurs disques cervicaux nous éblouissent naturellement, si bien que notre instint macrophage nous pousse irrémédiablement à les intégrer.
Le danger est là. Il faut prier pour que ce beau squelette étincelant de calcium ne soit pas l'ostéoporose de notre raison.
En génie civil on aurait pu dire "Il ne faut pas que l'excès de contreventement soit la ruine de la structure métallique IPE".
Oui stou de suite moins classe.

Je ne veux pas quitter tout ce que j'ai perdu
dont je m'étais lassée, que je ne voyais plus
Ces cartes accrochées que toutes j'avais trop lues
et ces voix dont j'ai crues qu'elles savaient me parler

Au sol, les cartes étalées
des voies où de longs trains s'égarent
des croix sur les lieux traversés
tous ces lieux dont trop vite on part
croyant qu'on va les effacer
Ce sont eux qui nous effacent qui l'ont décidé
et on perd sa propre trace à trop s'en aller

Je ne veux pas quitter tout ce que j'ai perdu
tout ce que j'ai jeté en pature à la rue
ces visages dérobés que la mémoire a bu
je n'veux pas me couper de ces choses là non plus

Je ne veux pas quitter
Françoiz Breut / Dominique A / Yann Tiersen

Réveil sur The Cure.
Les photons en forme ces jours-ci, sans doute poussés par la conjoncture éphéméride, irradient mon abri sans se donner la peine de frapper. Il fait chaud c'est à crever.
A la manière d'un Didier Bourdon dans l'herbe parsemée de fruits bovins, je roule maladroitement sur la largeur assez exceptionnelle du futon pour finir dans le mur. L'euphorie du réveil naturel pré-déjeuner est d'un agréable... j'ai la journée pour moi, pas de soucis en vue, quoique mon regard Garfieldien est attiré par un élément qui a manifestement traversé mes lignes de défense.
Pas de doute, un binôme d'éclaireurs occulaires bien mieux focalisés me signalent un objet xénomorphe dans mon pieu. Le rapport préliminaire de l'analyse rétinienne fait état d'un profil filiforme sombre, de diamètre et de flexibilité inhabituelle. L'air décontracté, je me saisi soudain de l'intru.
C'est un déserteur de ses forces spéciales capillaires. Un court interrogatoire m'apprends qu'il aurait profité de violentes turbulences pour s'être parachuté, de nuit, sans même éveiller les soupçons de ses congénères.
Putain de petit bout de truc. Tu peux te vanter de me paralyser l'armée synaptique à toi tout seul.
*sigh* *sigh* et *re-sigh*.
Va me chercher ton responsable tout de suite, je dois m'entretenir en privé avec lui. Oui l'entrevue la plus longue sera la meilleure. On a des tas de traités pacifiques à signer, des photos de serrage de paluches, d'accolades chaleureuses à réaliser, voire plus si affinités.
Et j'ai comme dans l'idée qu'on en a à revendre, de l'affinité.

Putain aujourd'hui direct je me réveille et je bouffe 12 paquets de chips entiers sans m'en rendre compte.
(Dédicace particulière au Dombasle-man du lundi, qui va périr de la peur de mourir de la mort)

Non. Ou pas du tout. Disons que je ne suis pas d'accord. En fait le problème vient du fait que ce n'est pas la question. Enfin comment dire... Il est fort probable que ça n'ai rien à voir avec le reste, mais il faut quand même s'y intéresser.

Ah ça pour fioriturer le sujet d'intrigues, certains vont jusqu'à innonder la zone de débats fouillis (quand ils sont présents) voire d'arguments aussi obscurs que ridicules. On va appeller ça la "grande croisade du complexe", bref un jeu d'enfant. D'autres seraient prêts, dit-on, à sacrifier leur salive dans un but lointain où l'abstraction atteint des limites épouvantables. Au secours. Personnellement, l'envie me prends de les baffer à coups de savates, mais je m'emporte. Et puis j'en deviendrai trop gentil. Je me trompe ?

Comment museler définitivement l'attitude arrogante de ces drosophiles du cortex ? Souvenez-vous, jeunes lycéens, de ces cobayes merveilleux à ailes vestigiales pourpres. Une aubaine pour les blanches blouses, ou comme dirait Giger, "un festin pour le psychiatre". Bref. Comment étouffer ces poètes à deux balles qui déballent en hexadécimal ? Je me lève et je m'insurge : halte au gachi. L'espace a comme limite ce qu'on lui donne comme alimentation, alors il suffit, le cluster infini ne passera pas par moi.

Autrement dit, et si l'on prends peine à écarter l'indésirable, tout est en ordre pour celui qui le sait. Ou qui en a la foi. Hum. Autant se faire lécher les yeux par le premier ruminant qui passe. D'ailleurs, pour info, j'ai testé pour vous, une langue de vache a le coefficient de râpage d'une langue de chat au sextuple. De là à vous dire que certaine tribus de Vendée équatoriale s'en servent comme scratch à baskets, il n'y a qu'un pas que j'exécute harmonieusement. Cette anecdote passionnante mise au jour, précisons une dernière fois l'objet du délit.
Restons-en au fait qu'il existe une poignée d'écrivains en ligne soucieux de détailler l'ininteressant. Non contents d'haranguer la foule de slogans accrocheurs, quoiqu'en taille 10, le vice est poussé vers le rebord du déplorable. N'avoir de cesse que d'assomer le lecteur de bribes éparses d'idées confuses peut s'apparenter à étirer le seuil critique d'accoutumance aux confins de la lobotomisation par phrase démesurée. En vérité je vous le dit : que le premier d'entre vous que la rage fait mousser les babines (de s'être fait enrôler dans de telles pratiques à la David Koresch) me déterre les premières pierres.

Aux dernières nouvelles, les responsables déférés devant la justice auraient plaidé le prétexte.

Il faut avouer que j'adore voir des mythes s'effondrer.
Non pas par simple plaisir revanchard ou de court effet d'auto supériorité, mais plutôt par constatation rassurante de l'ineffable équilibre des forces. Oooh ça va hein, reconnaissez un cerveau humain quand vous en voyez un. La moquerie facile est commune à tous, elle est seulement plus ou moins contrôlée. Même le Dalaï-lama se pisse dessus quand il voit le majestueux léopard des neiges glisser sur le roc gelé et se vautrer le poil dans un tas de puff *.

J'ai eu donc droit aujourd'hui à une satisfaction scène de justice en physique moléculaire en prenant mon bus de secours. Ce que j'appelle par là désigne la voiture-géante-à-horaires-et-trajets-fixes que je vais chercher 500 mètres plus loin lorsque je loupe la première, ou en l'occurence, quand son conducteur m'en veut pour des torts que je lui ai causé dans une autre vie. En effet, cela fait un nombre incalculable de fois (bon ça m'est arrivé deux fois avec hier, mais c'est frustrant quoi) que le véhicule passe à une distance calculée au nanomètre pour :
- que je soit suffisamment proche de lui pour me dire "je vais l'avoir il suffit juste de courir un peu"
- qu'il soit suffisamment loin pour que j'atteigne juste le bouton d'ouverture des portes dans un dernier râle athlétique
Avec joie, je découvre que cet interrupteur tactile est en fait uniquement destiné à faire démarrer le bus sous mon nez. Bon "je le saurai pour la prochaine fois" me dis-je. La prochaine fois c'était tout à l'heure. Et il m'a fait le même coup. BRAIF.

Dans mon bus de secours, je trouve assis côte à côte deux individus que je connais juste de vue, comme une majorité des nancéiens en fait, mais que je ne loupe jamais de reconnaitre. Ce sont deux jumelles métisses, rigoureusement identiques (à part peut-être une c'est vrai qui ressemble plus à l'autre) et sculptées dans l'ébène de la classe féline. Le conducteur en avait mis la ventilation à donf, de peur pour la visibilité du pare-brise. C'est toujours étonnant de ne les voir quasiment jamais accompagnées de grands noirs culturistes emballés en Gucci. Mais bon il parait qu'il est difficile de vivre avec un/une jumeau/jumelle sans avoir accepté la présence quasi permanente du double. Il est fort concevable que les liens qui les unissent soient très forts. Aussi forts qu'une paire de Knackis grillées Max que l'on essaye de séparer pour le repas : même une petite faim vous fait toujours lorgner sur l'autre, et on finit par la dévorer à son tour (je vais me faire une paire de copains moi avec des comparaisons pareilles. Avec ce genre de jeu de mots aussi).

J'en étais déjà à en vouloir à mort au grand frère noir culturiste que je n'ai jamais eu, quand l'habitacle fut secoué par une force malfaisante. Les vitres du bus en sont convexes à vie désormais. Une putain de sonnerie de portable de fou nous écrase, enregistrée sans doute dans une turbine de concorde afin d'en reproduire les turbulences en soufflerie. Ce bruit me paraissait impossible à réaliser à partir d'un accu de 9 ou même de 12V. J'imaginait déjà son propriétaire se ballader avec une centrale nucléaire de poche pour que retentisse le moindre dring. Tout le monde se saisissant d'un objet contondant, une des jumelles (celle qui ressemble le moins à l'autre) tranche alors en faveur de la sécurité, et décroche son appareil (les cinglés d'aéronautique se seront sans doute fait marrer tout seul avec leur *biiiip* *biiiiiip* machinal - je soupçonne même certains fennecs ouvertement).
Au bout de 20 secondes de subwoofer à 1.21 GW, le premier truc qu'elle sort sans aucune gêne de cause à effet "Tu m'excuses, mais j'ai plus beaucoup de batteries". Shbing. Le trait d'intelligence. Un mythe s'effondre. Aaaah rassuré.
Ok j'admet que ce post est bien trop long pour une chute aussi nulle. Mais bon je devance Braïce de Naïce, je me suis auto-casssssé. Demain j'attaque l'histoire des triplés qui voulaient faire un bras de fer.

* si il y a bien un truc qui m'exaspère ce sont les étoiles dans les textes qu'on ne retrouve jamais en bas des pages. Ou pire qui parlent d'un truc sans aucun rapport. Il est heureusement rare de trouver cette dernière option, synonyme d'un auteur vraiment dérangé.

Ce silence... c'est d'un inquiétant...

Bien sur, j'avais bavé devant ça, et je me mordais le fond d'avance en attendant le 9 juin.
Ce matin je passe par chez Daniel, et la foudre s'abat sur moi.
Prenez une puce. Enervez-là convenablement, genre planquez-lui ses clefs de bagnole sous un fauteuil, alors qu'elle a rendez-vous chez le dentiste au centre-ville dans 10 minutes. Attendez 11 minutes. Saisissez-vous d'un container de volume supérieur à 100 L (pour visuel, imaginez un carton d'écran 17"), précédemment stérilisé et recouvert d'autocollants "biohazard" impressionnants. Transférez-y l'élément "puce" surexcité, fermez hermétiquement.
Déplacez le tout sur la zone d'essai (convoi exceptionnel catégorie 3, jumbo jet, citroën Berlingo, etc). Entretenez la source d'énergie. Prévoyez la diffusion en boucle d'un message vocal moqueur sur le sujet si l'isolement dépasse les 25 minutes.
Transférez de nouveau la puce dans une roue à hamster géante, de matériau et de taille conformément au guide d'exploitation des matières fissiles ASN (contrôle 133), ou selon la copie déléguée du manuel des castors juniors plus aisément procurable. Embrayez l'axe de la roue avec le rotor du disque à spirale hypnotique multicolore. Une fois la vitesse critique de rotation atteinte, installez un PatrikRoy devant la spirale (préférez le confort d'une chaise de type terrasse d'extérieur Quick en métal chromé).
Selon, entre autres, les lois thermodynamiques de conservation d'énergie, on notera que
- le sujet humain réagit de la même façon à la spirale qu'à l'annonce du dernier album de Radiohead
- l'écrasement sur elle-même de la portion d'univers autour du sujet humain ne lui enlève en rien sa détermination

Puisque c'est prouvé scientifiquement, je ne fais pas ma tête d'e Mule, et je récupère tout ça sans plus tarder. De toute façon me connaissant, j'achèterai sans doute l'objet en quatre exemplaires, un par oreille et un par oeil.

J'ai toujours une appréhension proche de la psychose quand j'écoute pour la première fois un album que j'attends. Une énorme marmite de peur, saupoudrée d'impatience, avec des vrais morceaux de self-contrôle à concentration extrème dedans. Le tout est chauffé par le feu de l'envie, lui même attisé par un stoïcisme agonique, où se mêle la déception inévitable et la satisfaction préparée. Au moment de presser la détente "Play", une gigantesque hélice de super-pétrolier se met en branle et éclabousse les parois intérieures de mon crâne.
La musique est le seul domaine où j'accepte au final la non-intervention des batteries filtrantes de ma conscience. La marmite se renverse toujours au bout de quelques secondes acoustiques, et j'abandonne muscles, jugements, entourage.
Montrez-moi toutes les merveilles du monde, faites-moi visiter l'histoire et la planète, offrez-moi la vue du bonheur d'une mère et son enfant, la splendeur des paysages d'altitude, la pureté d'une steppe battue par les vents, je pourrais sourire et me sentir bien. Bandez-moi les yeux, plongez moi dans les échos de la roche sous une cascade, laissez-moi respirer le souffle de la neige qui s'envole aux sommets, vibrer dans les rangs d'un orchestre à chaque pulsion du bois, du cuivre et du crin, me déchirer les tympans sous les hurlements du chiard coléreux, là vous me tenez.
Il n'y a le son qui me dresse le poil.
Il n'y a que l'accord et l'harmonique qui puissent me ruisseler sur le visage.
L'onde sonore est mon talon, baignez-moi tout entier dans son cours que je me noie heureux.
Ce soir il n'y a même pas eu de marmite, mais qu'est-ce que j'ai pu couler.
Better be blind than deaf.